La montée en puissance de Statista dans les médias français est impressionnante. A l’heure où l’entreprise s’apprête à lancer une enquête dédié aux services marketing, Digital CMO a interrogé le responsable commercial de Statista pour la France, Alexandre Arslan.
- Statista et ses infographies sont de plus en plus visibles dans les médias français depuis quelques mois : quel est le parcours de cette entreprise qui semble sortir de nulle part ?
Alexandre Arslan : Le nom « Statista » était peu connu en France jusqu’à l’an dernier, mais l’entreprise n’est pas nouvelle : elle a été créée en 2007, voici plus de 10 ans, par deux anciens collaborateurs du Boston Consulting Group. Ils ont fondé l’entreprise en Allemagne, puis elle s’est développée dans les pays germanophones, avant de se déployer en Amérique du Nord, en Asie et dans toute l’Europe. Aujourd’hui, Statista couvre 130 pays, propose plus d’un million de statistiques issues de 22 500 sources sources, avec près de 500 salariés de 30 nationalités différentes. Nous comptons 7 500 clients entreprises et près de 5 millions de visiteurs uniques par mois. Concrètement, Statista identifie et collecte des statistiques et les regroupe sur une plateforme destinée aux professionnels de l’information, mais également – et de plus en plus – aux services marketing ou aux départements stratégie et « business development ». L’idée de base est simple : faire gagner du temps aux uns et aux autres en mettant en forme les statistiques et en les rendant facilement exportables, notamment vers PowerPoint ou Excel ou au format PDF.
- Le modèle de Statista ne conduit-il pas à « uberiser » le marché des études ?
Alexandre Arslan : Notre but n’est pas concurrencer directement les instituts d’étude. Nous sommes pour eux des partenaires et d’importants clients. Par ailleurs, il faut préciser que ces sources privées représentent 41% de nos statistiques, contre 21% pour les données en libre accès (INSEE, Eurostat, OCDE…) et 38% pour les données que nous produisons nous-mêmes, grâce au travail de notre cellule qui réunit plus de 40 personnes. Ce service interne amène Statista à produire chaque année plus de 200 rapports sectoriels, d’une cinquantaine de rapports dédiés à des pays, de 20 à 30 études d’opinion et de trois moteurs de prévisions de marchés : digital markets, consumer markets et automotive markets. De ce point de vue, on comparer le positionnement de Statista dans les études à celui de Netflix dans la production audiovisuelle.
- Statista s’apprête à aller plus loin dans la production de ses propres statistiques avec le « Global Consumer Survey ». De quoi s’agit-il ?
Alexandre Arslan : Le lancement de ce service est prévu pour cette mi-février 2018. Il s’agira du plus grand projet de market research jamais entrepris par Statista : un panel de 50.000 personnes dans 20 pays concernant 400 marques. Le Global Consumer Survey se destine en particulier aux professionnels des agences de communication et des agences média en demande d’un nouvel outil de targeting d’audience et de média planning.
Propos recueillis par Pascal Boiron, Digital CMO