Dans la foulée des historiques Bitcoin ou de l’Ethereum, de nombreuses crypto-monnaies voient le jour ces derniers mois. Parmi elles, Tezos fait une entrée fracassante, en récoltant plus de 230 millions de dollars grâce à une nouvelle méthode de levée de fonds, le ICO (Initial Coin Offering).
L’invention de la Blockchain est à l’origine des crypto-monnaies. Cette méthode de structuration des bases de données permet de mettre en place des livres de comptes ouverts à tous et référençant l’ensemble des opérations effectuées depuis le lancement de la monnaie. Comme l’illustre Arthur Breitman dans un entretien accordé à Contrepoints, « des personnes vivant aux quatre coins du monde peuvent utiliser ces outils pour passer entre elles des contrats vérifiés, validés et exécutés à un prix minimal et sans avoir besoin de faire recours à un tiers. » : un nouveau paradigme qui fait de plus en plus d’adeptes. Mais alors que le Bitcoin date déjà de 2008, le lancement de nouvelles monnaies est en croissance exponentielle depuis quelques mois seulement. Cela s’explique par la mise en application d’une nouvelle méthode de levée de fonds : l’Initial Coin Offerings (ICO).
L’entreprise présente son projet au public, met en vente un nombre de jetons à un prix (en crypto-monnaie bien sûr, généralement le Bitcoin ou l’Ethereum), ces derniers donnant des droits de vote, des dividendes, etc. Un mode de financement simple et très peu contraignant qui est passé de 14 millions de dollars levés en 2015 à 1,2 milliard sur le premier semestre 2017 !
Tezos, pour répondre aux problèmes de gouvernance et de coût
Mais selon Arthur Breitman, beaucoup de ces nouvelles monnaies et même le Bitcoin font face à un problème de gouvernance (la gouvernance est l’ensemble des règles régissant la monnaie) : certains réseaux ont ainsi souffert de conflit entre les petits et le gros détenteurs de blocs quant à la l’évolution des règles de gouvernance. C’est pourquoi il a lancé Tezos, avec sa compagne Kathleen : « Le concept de Tezos est d’utiliser la capacité de consensus des blockchains elles-mêmes pour implémenter leurs propres modèles de gouvernance. En pratique, dans Tezos, cela veut dire que nous laissons les détenteurs de jetons accepter ou rejeter des mises à jour du protocole, i.e. les règles suivies par le réseau. Nous commençons avec un simple système de vote où une supermajorité peut choisir et adopter des propositions de mise à jour. »
L’autre problème identifié par le fondateur de Tezos est le coût de fonctionnement des réseaux : pour le réduire, Tezos s’appuie sur le proof-of-stake où l’utilisateur doit prouver doit prouver combien il détient pour obtenir des droits de vote en proportion. « Les détenteurs de Bitcoin payent actuellement 400 millions d’euros par an pour faire fonctionner le système de proof-of-work tandis que le coût d’un système de proof-of-stake se chiffrerait à quelques millions au plus. », poursuit Arthur Breitman
Enfin, Tezos a également choisi d’adopter les Smartcontracts, spécificité de l’Ethereum : ces programmes automatiques permettent d’exécuter automatiquement des règlements, de mettre en place des emprunts, des contrats d’assurance sans passer par des intermédiaires. Mais contrairement à l’Ethereum, Tezos validera le code des smartcontrats grâce à l’utilisation d’un langage natif. La startup ne se cache d’ailleurs par sur le sujet : son objectif est de venir concurrencer la crypto-monnaie numéro 2, derrière le Bitcoin.