L’entreprise nantaise iAdvize a levé 32 millions d’euros* fin octobre 2017, notamment pour prendre pied aux Etats-Unis, recruter et renforcer sa communauté d’experts : ibbü. Entretien avec Chloé Hallopeau, en charge des contenus éditoriaux.
- iAdvize vient de mener à bien sa troisième levée de fonds : comment a évolué son positionnement ?
Chloé Hallopeau : Quand l’entreprise a été créée en 2010, la vocation première était de proposer un outil de “chat” qui permettait une gestion en temps réel des contacts pour les marques. En ce qui me concerne, j’ai rejoint iAdvize au printemps 2014. En 2016, nous avons lancé la communauté d’experts ibbü, qui a d’abord fonctionné comme une “startup dans la startup” ! En couvrant l’ensemble des points de contacts en temps réel, sur le site des marques comme sur les applications de messagerie, iAdvize a progressivement évolué pour devenir une plateforme de marketing conversationnel.
- iAdvize a 7 ans et emploie 185 personnes : est-ce encore une startup ?
Chloé Hallopeau : On ne peut pas réduire la définition d’une “startup” au fait que l’entreprise doit avoir moins de 5 ans, ou 6 ans… Ce qui importe le plus, c’est l’agilité et les perspectives de croissance. En l’occurrence, nous avons 185 salariés aujourd’hui mais nous en compterons plus de 430 d’ici fin 2020. Cette troisième levée de fonds de 32 millions d’euros va également permettre à iAdivze de s’implanter aux Etats-Unis, à Boston, et de renforcer la communauté d’experts, ibbü, qui reste sans équivalent à ce jour. Par ailleurs, il faut noter que iAdvize vient de recruter Pierre Soria au poste de Chief Revenue Officer (il a auparavant travaillé chez Oracle pendant 7 ans dans le commercial et le management, chez Salesforce en tant que vice-Président France et chez SuccessFactors en tant que vice-Président ).
- Qu’est-ce que “ibbü” ?
Chloé Hallopeau : Comme je l’ai dit, c’est une “communauté d’experts” à la demande. Ils renseignent les acheteurs potentiels, 24/24h et 7/j, des marques qui y font appel. Aujourd’hui 300 experts ont été certifiés, sur les 12 000 personnes intéressées. Ils sont rémunérés sur la base du nombre de renseignements qu’ils donnent, avec un minimum de 2 euros par contact. En moyenne, un expert ibbü gagne 150 euros par semaine. La communauté va logiquement progresser, proportionnellement à la croissance de l’entreprise. Ce que nos clients retiennent, c’est que plus de 100 000 personnes font appel aux experts d’ibbü chaque mois et que le taux de conversion est multiplié par 10 après une conversation par rapport à la moyenne observée par les marques.
- Vous allez passer de 185 à plus de 430 salariés : comment allez-vous faire ?
Chloé Hallopeau : L’entreprise est née avec une forte croissance et c’est inscrit dans ses gènes. Concrètement, nous n’allons pas uniquement recruter à Nantes, où nous avons notre siège social et où nous faisons partie intégrante de l’écosystème du numérique. Nous allons doubler les effectifs de notre équipe de R&D, qui va passer le cap des 100 personnes, nous allons recruter 50 personnes pour notre bureau aux Etats-Unis, à Boston, et nous allons conforter nos implantations en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Espagne. Par ailleurs, nous comptions déjà 12 nationalités pour accompagner 600 clients.
Propos recueillis par Pascal Boiron, Digital CMO
* La troisième levée de fonds d’iAdvize a été menée auprès de Idinvest Partners, Bpifrance (via Large Venture) et Quadrille Capital.