Après avoir exercé pendant plus de 17 ans différentes fonctions clefs au sein du numérique français : Déléguée Générale de l’IAB France (Interactive Advertising Bureau), Directrice Marketing, Communication et Développement au sein de régies on-line, puis directrice prospective et transformation digitale à l’UDA (Union Des Annonceurs), Claudie Voland-Rivet a décidé de se lancer dans l’entreprenariat et a fondé, en mars 2017, son propre cabinet de conseil, qui va du e-marketing à la transformation numérique des organisations, en passant par les études et la data. Lors du Printemps des Etudes 2018, le 5 avril, elle animera une table ronde sur l’usage des études dans le domaine des ressources humaines.
- Un nombre croissant d’acteurs économiques propose des études. Les instituts spécialisés doivent-ils craindre des nouveaux concurrents potentiels ?
Claudie Voland-Rivet : Les instituts d’études n’ont pas à craindre l’arrivée de nouveaux concurrents : ils sont déjà là, que ce soient les GAFAM ou les grandes entreprises du conseil. Les instituts ont pour la plupart déjà réagi et se sont « réinventés », en faisant évoluer leur modèle économique, en se regroupant, en travaillant davantage avec des startups, en collaborant avec les nouveaux entrants pour ne pas les positionner comme des concurrents directs… Au final, tous les intervenants du marché des études ont changé de périmètre, sans que cela appauvrisse le marché.
- Ces évolutions ont-elles conduit les instituts d’études à renouveler fortement leurs équipes ?
Claudie Voland-Rivet : Les équipes ont effectivement été nettement rajeunies, surtout pour intégrer les compétences numériques des générations dites « digital natives ». Cela étant dit, la tendance forte de ces derniers mois est de ne pas aller trop loin dans ce renouvellement et de conserver une diversité et une mixité importante, à la fois au niveau des profils et des âges. On constate que les équipes composées en quasi-totalité de personnes aux compétences tournées vers le numérique ne sont pas les plus performantes. On ne devient pas un bon acteur du marché des études uniquement en réunissant des « data scientists », quel que soit leur talent !
- Le 5 avril 2018, dans le cadre du Printemps des Etudes, vous allez animer une table ronde sur l’utilisation des enquêtes dans le domaines des ressources humaines : les services RH ont-ils besoin d’études ?
Claudie Voland-Rivet : Ils en ont d’autant plus besoin dans un contexte de transformation numérique des entreprises. Les retours d’expérience que nous allons présenter lors de cette table ronde vont montrer la nécessité d’anticiper les changements, quel que soit le secteur d’activité. Nous entendrons notamment les témoignages du Groupe Tremco-Illbruck, d’Harris Interactive, du Groupe FDJ… Ces différents exemples sont autant de preuves de la nécessité pour les entreprises de disposer d’indicateurs qui leur permettent de veiller à la symétrie des ascensions entre les clients et les collaborateurs.
Propos recueillis par Pascal Boiron, Digital CMO