Facebook a annoncé début octobre 2016 le lancement de sa propre place de marché, sobrement baptisée Marketplace. Immédiatement, de nombreux médias ont indiqué que ce nouveau service pouvait rapidement concurrencer e-Bay. En France, où le service n’est pas encore disponible, on prédisait même que Le Bon Coin pouvait s’inquiéter (voir, par exemple, les articles parus dans Le Figaro, dans Capital ou Les Echos).
L’initiative semblait d’autant plus pertinente que Facebook présentait de solides arguments pour expliquer le lancement de Marketplace. Le principal étant qu’environ 450 millions de personnes utilisaient d’ores et déjà le réseau social pour faire de la vente en ligne. Par ailleurs, Facebook a précisé que ce nouveau service n’était dans un premier temps disponible qu’aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande, uniquement sur smartphone. De plus, le logo créé pour Marketplace (en illustration) n’évoque en rien celui de Facebook.
Dès le lendemain, le nouveau service de Facebook a fait l’objet de vives critiques et ce lancement est une parfaite illustration de ce que peut générer un « bad buzz », repris par les principaux titres de presse, que ce soit aux Etats (voir l’article du New York Times) ou en France (voir les articles de La Tribune ou de Presse Citron).
Concrètement, on reproche à Facebook de laisser passer des annonces inacceptables, proposant des armes, de la drogue, des médicaments normalement délivrés uniquement sur ordonnance, des bébés… Le risque est à l’échelle de l’audience de Facebook : plus de 1,7 milliard de comptes actifs, ce qui pourrait expliquer que ce lancement déchaîne autant de passions. En toute logique, Facebook a répondu qu’il allait revoir sa copie avant d’étendre ce service.
En résumé, Le Bon Coin n’a pas grand-chose à craindre de Marketplace – pour les mois à venir, en tout cas – et le site, qui vient de fêter ses 10 ans, revendique 7 milliards de pages vues par mois et 800 000 annonces déposées par jour !
Julien Corti