De plus en plus présents dans les Comités Exécutifs ave la montée en puissance de la transformation numérique, les Directeurs des Systèmes d’Information (DSI) et les CDO (Chief Data Officer) devraient voire leur rôle prendre encore plus d’importante avec la mise en place en mai 2018 de la GDPR (General Data Protection Regulation). Entretien avec Henri d’Agrain, Délégué Général du CIGREF (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises).
- Quel rôle entend jouer le CIGREF dans le cadre de la mise en place de la GDPR, ou de la RGPD si on le prononce en Français (Règlement Général sur la Protection des Données à caractère personnel) ?
Henri d’Agrain : Ce nouveau règlement entrera en vigueur le 25 mai 2018 et nous avons voulu aider les entreprises à s’y préparer en publiant dès novembre 2017 un guide pratique sur le sujet. Il compte plus de 140 pages et c’est certainement l’une des publications les plus abouties sur le thème de la GDPR.
- Les DSI ne risquent-ils pas d’être dans l’impossibilité de garantir que l’entreprise est en conformité avec le règlement si une part croissante des applications utilisées par les services échappe à leur contrôle ?
Henri d’Agrain : La mise en œuvre de la GDPR va au contraire renforcer encore le rôle des DSI. Ils sont de plus présents dans les comités exécutifs avec la montée en puissance de la transformation numérique : ils seront logiquement sollicités par les directions générales pour veiller à ce que l’entreprise se mette en conformité avec la réglementation et la part du « shadow IT » va logiquement diminuer.
- Quelles sont les principales thématiques traitées par le CIGREF actuellement ?
Henri d’Agrain : Elles sont nombreuses et il n’est pas possible de les citer toutes, mais je souhaite notamment évoquer la cybersécurité, les architectures de demain, les évolutions des environnements de travail, l’open source, la gouvernance des systèmes d’information et la place des DSI dans la stratégie des entreprises… Je tiens également à parler des actions que nous menons pour faire progresser la part des femmes dans le numérique. Contrairement à ce que l’on peut penser, cette proportion ne cesse de diminuer depuis plusieurs décennies. Il est essentiel d’inverser cette tendance et nous nous y attelons, avec une quinzaine d’autres associations et le soutien du Secrétaire d’Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi.
- Quels sont vos premiers constats sur la place des femmes dans le numérique ?
Henri d’Agrain : Selon les chiffres dont nous disposons, la proportion n’est que de 12% dans les écoles d’ingénieurs informatiques, de 10% dans les filières universitaires dédiées au numérique et tombe même à 8% dans les IUT dédiés. Ce n’est pas uniquement un enjeu sociétal : cela pose des problèmes économiques concrets. Les femmes représentent plus de 50% de la population française : les métiers du numérique ne pourront pas se développer sans leur donner davantage de place.
Propos recueillis par Pascal Boiron, Digital CMO