Le spécialiste du CRM en mode Saas Salesforce signe une nouvelle année de croissance spectaculaire de son chiffre d’affaires. A 8,4 milliards de dollars, celui-ci progresse de 26 % sur un an, en intégrant les acquisitions que l’éditeur continue à effectuer de façon boulimique. Acquisitions de start-ups destinées à amener des innovations autour de ses produits coeur – c’est par exemple ainsi que la société a constitué l’essentiel de sa plate-forme d’IA, Einstein -, mais aussi rachats d’éditeurs installés, comme celui de Demandware (pour 2,8 Md$). Un rachat bouclé en juillet qui explique pour partie le bond de 43 % du chiffre d’affaires que connaît la gamme Marketing Cloud. Même si le gros de l’activité de la firme de Marc Benioff reste évidemment le CRM (Sales Cloud, 39 % du total) et les outils pour centres de contacts (Services Cloud, 30 % du total).
Si la firme dirigée par Marc Benioff (en photo) publie un léger bénéfice pour son année fiscale écoulée (180 M$) – le premier depuis 2011 ! -, ce n’est visiblement pas la priorité immédiate de l’entreprise, qui doit sa profitabilité à un crédit d’impôt. Et, s’appuyant sur un solide dernier trimestre fiscal, Marc Benioff ne laisse guère de place au doute quant à ses priorités pour les douze mois qui viennent : « En 2004, quand nous avons été coté en bourse, nous générions 46 M$ de chiffre d’affaires sur un trimestre. Désormais, nous réalisons 2,3 Md$ sur le seul quatrième trimestre fiscal de l’année écoulée et nous avons pour objectif de dépasser les 10 Md$ de chiffre d’affaires sur l’année fiscale qui vient de démarrer« , a expliqué le dirigeant devant les analystes financiers.
La recette de Salesforce pour atteindre cette croissance visée de 21 % si Marc Benioff et ses troupes tiennent le cap ? Des acquisitions probablement, mais aussi de plantureuses dépenses dans le marketing et les forces de vente. Ce poste seul représentait 47 % du chiffre d’affaires au quatrième trimestre de l’année fiscale qui vient de s’achever. Une part considérable – trois fois supérieure à la R&D (à 15 %, un niveau assez bas dans le logiciel) – même si elle a reculé de deux points en un an.
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