La montée en puissance rapide de l’entreprise française Sigfox, présentée comme le leader mondial de l’ioT et la future “licorne” de l’Hexagone, fait face à des attaques venant – sans surprise – des Etats-Unis.
La principale attaque contre le Français Sigfox émane du média étasunien “Light Reading”. Son dernier article sur Sigfox début ainsi : “Les perspectives pour le développeur de technologies IoT et opérateur de réseau Sigfox se sont affaiblies suite à l’exode de plusieurs cadres dirigeants cette année et, selon une source proche de l’entreprise, les difficultés financières montent.”
De fait, l’entreprise a enregistré les départs, en quelques mois, de Xavier Drilhon, ancien adjoint de Ludovic Le Moan, PDG de Sigfox, de Thierry Siminger, ancien Président de l’activité Moyen-Orient et Afrique, de Rémy Lorrain, précédemment vice-Président des opérations et des réseaux, de Stuart Lodge, vice-Président exécutif des ventes mondiales, de Thomas Nicholls, Directeur de la Communication, et de la personne en charge des relations avec la presse qui, selon Sigfox, “ne sera remplacée que courant janvier”.
Ces départs (dont la liste n’est pas exhaustive selon Light Reading) viennent renforcer l’argumentaire des concurrents de Sigfox, au premier rang desquels on trouve LoRa, alliance qui réunit plus de 20 membres sponsors, dont IBM, Cisco ou… Orange !
Selon l’article du “Light Reading”, Sigfox “ risque de manquer de financement d’ici juin” et n’aurait “généré que 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016”. Dans le même temps, l’article indique que Sigfox a levé un total d’environ 300 millions de dollars, “mais il brûle rapidement ces fonds alors qu’il s’empresse de construire des réseaux et de faire face à ses coûts salariaux, qui ont fortement augmenté, suite à une augmentation considérable des effectifs au cours des deux dernières années (370 employés, contre moins de 200 il y a environ deux ans).
Puis, l’article ne dissimule pas le scénario imaginé par le futur du champion français, basé à Toulouse : “Si Sigfox ne trouve pas de financement supplémentaire pour poursuivre sa stratégie actuelle, une possibilité est qu’elle soit acquise par une société de technologie beaucoup plus importante et intéressée par sa propriété intellectuelle.” Dont acte.
Quant à la conclusion, elle laisse peu de doutes sur l’origine des informations : “Le principal défi technologique de Sigfox provient d’une autre technologie sans spectre, appelée LoRa, dont les partisans se targuent d’un écosystème et d’un modèle économique plus “ouvert”, ainsi que des nouvelles normes cellulaires NB-IoT et LTE-M.”
On attend désormais la contre-attaque de Sigfox et de son PDG Ludovic Le Moan (qui doit également composer avec Anne Lauvergeon, Présidente du Conseil d’Administration de Sigfox, anciennne Présidente d’Areva et proche collaboratrice du Président de la République française François Mitterrand).
Julien Corti, Digital CMO