La 7ème édition du Printemps des Etudes aura lieu les 5 et 6 avril 2018 à Paris. En amont, Stéphanie Perrin, Commissaire Général de l’événement, précise les temps forts de cette édition et les grandes tendances du marché des études.
- Quels seront les temps forts de cette édition 2018 du Printemps des Etudes et quelles tendances viennent-ils confirmer ?
Stéphanie Perrin : Les sujets sont nombreux et nous accueillons pas moins de 269 orateurs pour les évoquer, dans le cadre de 77 conférences, de 16 visites guidées, de deux agoras, d’un espace sensoriel et de notre premier forum dédié aux startups, « La Parenthèse », le tout au cours deux journées au Palais Brongniart. Cela étant dit, cette édition sera certainement marquée par la conférence inaugurale : l’intervention de Jon Orwant, Google Research Engineering Director, qui fera le déplacement depuis Boston pour présenter les derniers travaux de Google dans les domaines de l’intelligence artificielle et du machine learning. Les autres tendances fortes sont notamment la montée puissance des agents conversationnels, le poids croissant des influenceurs parmi le foisonnement des contenus des réseaux sociaux, la détection des tendances à venir…
- Avec la mise en place du RGDP dès mai 2018, la protection des données personnelles va être au centre des débats au cours des prochains mois : Le Printemps des Etudes abordera-t-il le sujet ?
Stéphanie Perrin : Cela fait trois ans que Le Printemps des Etudes en parle ! Nous en parlerons à nouveau cette année, mais toujours avec volonté d’anticiper le plus possible. Nous évoquerons donc les conséquences de la mise en place du GRPD et la réconciliation des notions de « donnée » et de « confiance ». En résumé, non seulement nous parlerons du RGPD, mais nous gardons l’engagement d’être « en avance de phase », pour cette thématique comme pour les autres. En l’occurrence, nous voulons mettre en avant ce que les startups peuvent apporter à ce marché en leur consacrant un espace dédié, que nous avons appelé « La Parenthèse ».
- Le modèle économique qui primait sur le marché des études a-t-il encore un sens ?
Stéphanie Perrin : S’il y a bien une évolution attendue par tous, c’est bien celle-là : cessons d’opposer les apporteurs de nouvelles technologies, les nouveaux entrants et les acteurs dits « traditionnels » du marché des études. Selon cette vision caricaturale des forces en présence, on trouverait d’un côté les GAFAMs, les agences de communication ou les grands cabinets de conseil et de l’autre, les cabinets d’études, avec les startups au milieu. Il ne s’agit pas d’être naïfs et de se rassurer en affirmant qu’il n’existe aucune concurrence entre les uns et autres, mais plutôt de mieux prendre en compte les nombreuses collaborations entre les différents types d’intervenants.
- Pour résumer, n’est-on pas en train de découper un plus grand nombre de parts dans un gâteau qui rétrécit, celui du marché des études ?
Stéphanie Perrin : Les chiffres officiels n’ont pas encore été publiés, mais non, le marché des études n’est plus en décroissance et on ne doit plus parler d’un « gâteau qui rétrécit ». Nous avons lancé le Printemps des Etudes en 2012, au moment où ce marché avait amorcé son déclin. Il est inutile de le nier : il y a eu quatre ou cinq années difficiles pour cette filière. En la matière, le fait que de nouveaux entrants confortent leur présence marque plutôt le signe d’une reprise. Dans ce contexte, il est essentiel – je le répète – de s’intéresser davantage aux synergies qu’aux confrontations.
- N’est-on pas allé trop loin dans l’automatisation de la réalisation des études ?
Stéphanie Perrin : J’ai deux réflexions sur ce sujet. La première, c’est que non seulement nous ne sommes pas allés trop loin dans l’automatisation, mais que nous devons encore faire des progrès, dans tous les secteurs qui sont automatisables. Cela me conduit à ma deuxième réflexion, qui est que l’on perçoit de plus en plus précisément ce qui est automatisable et ce qui ne l’est pas. Autrement dit, la collecte des données peut et doit être davantage automatisée. Par contre, il est difficile, voire impossible d’automatiser la majeure partie ce qui se passe en amont et en aval de la collecte des données. En amont, c’est par exemple la définition des profils des personnes à interroger. En aval, cela concerne principalement l’interprétation des résultats et l’appréciation des évolutions par rapport aux enquêtes menées précédemment. Donner un sens aux chiffres et les faire parler, ce n’est pas automatisable. Par contre, la volonté de tous est de réunir plus rapidement et plus facilement les chiffres.
- En parlant de chiffres, quels sont vos objectifs pour cette édition 2018 ?
Stéphanie Perrin : Sans prétention aucune, Le Printemps des Etudes n’est pas un événement qui cherche à réunir un nombre toujours plus important de visiteurs. Nous avons franchi le cap des 2 500 visiteurs en 2017 et nous n’avons pas pour priorité d’aller bien au-delà. Par contre, le profil des visiteurs ne cesse d’évoluer : nous accueillons un nombre toujours croissant de « Directeurs du Digital » et de « Directeurs de l’Innovation », ce qui confirme l’attente des clients des études dans le domaine de l’utilisation d’outils numériques.
Propos recueillis par Pascal Boiron, Digital CMO