Tom Cochran a joué un rôle déterminant durant les deux campagnes électorales et les deux mandats de Barack Obama. Nommé Digital Leader de la Maison Blanche, il a également conçu la plateforme « We the People » (les trois premiers mots du préambule de la constitution des Etats-Unis). Cette plateforme, lancée en septembre 2011, a pour but de collecter puis de traiter les pétitions envoyées à la Maison Blanche. Il est venu lors de l’i Media Brand Summit expliquer les difficultés rencontrées et l’intérêt pour les marques de mettre en place des démarches similaires.
Si Tom Cochran est plus un expert du digital qu’un communicant, il partage avec de nombreux autres Étasuniens un enthousiasme qui impressionne le public, notamment français (habitué à davantage d’austérité). C’est donc avec une grande énergie et un air d’éternel adolescent que Tom Cochran a évoqué sa prestigieuse fonction de Responsable du Digital pour Barack Obama, pendant plus de 8 ans. « Mon père me répétait souvent l’adage selon lequel le monde peut très bien fonctionner sans vous, a lancé d’emblée Tom Cochran. J’étais d’accord avec cette idée mais j’ai voulu la compléter en ajoutant qu’il fonctionnera mieux si l’on s’engage totalement ! »
C’est le principe qu’a suivi Tom Cochran pour apporter sa contribution numérique aux deux élections de Barack Obama. « Dès le premier mandat, nous avons eu l’idée de lancer une plateforme permettant aux citoyens de lancer une pétition et de l’adresser à la Maison Blanche pour obtenir une réponse. Cela nous a pris plus de deux ans, mais les principaux problèmes sont apparus après. En fait, ce n’est pas la collecte des 500 000 pétitions et des 400 millions de signatures qui posé de problème. La difficulté principale était plutôt de rassembler le plus vite possible des réponses pertinentes afin de les envoyer aux auteurs de la pétition. L’une de nos plus belles victoires a été la transposition dans la Loi de la portabilité des numéros de téléphones mobiles. L’une des plus complexes à traiter fut de répondre à la pétition demandant la création d’une « étoile de la mort » destinée à protéger la Terre car nous avons dû réunir de nombreux arguments pour démontrer que cette idée était ridicule. »
Les enseignements de « We, the People »
Le premier enseignement de « We, the People » a donc été qu’il fallait se focaliser autant sur la collecte des questions que sur les capacités de la Maison Blanche à répondre rapidement. La seconde leçon a été qu’il n’y avait pas de bon travail possible sans bons outils. « L’on s’est longtemps fait une idée de rêve de l’informatique de la Maison Blanche. La réalité, c’est que 82% des matériels étaient obsolètes ou en fin de vie et que la messagerie était régulièrement hors-service. Six jours après ma nomination, le WiFi de la Maison Blanche n’a plus fonctionné pendant 21 heures. Pour u jeune Digital Leader comme moi, cela a semblé une éternité. Le troisième enseignement est qu’i n’est pas justifié d’expliquer le manque de performances par un manque d’effectif, surtout dans le domaine du digital. 4 ou 5 personnes très compétentes me suffisaient, alors que disposer d’une équipe d’une trentaine de personnes moins compétentes m’aurait posé d’autres soucis, dont le premier était de les manager ! »
La dernière remarque est tout à fait transposable dans l’univers des entreprises privées : « il ne suffit pas d’écouter, il faut répondre, ce qui ne mobilise pas les mêmes personnes et les mêmes énergies ! ».
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