Selon les Echos, le réseau social français Viadéo sera fixé sur son sort fin décembre. Placé en situation de redressement judiciaire mardi, Viadéo continue son activité mais les chances d’une issue positive semblent minces.
Une reprise, un changement de stratégie, une liquidation ?
Selon l’article des Echos il semblerait que l’on se dirige dans un premier temps vers une reprise. Viadeo a été créé en 2004 et a revendiqué pendant longtemps près de 9 millions de membres actifs sur son réseau et une place de leader incontesté face notamment au réseau américain Linkedin. Mais plutôt que de cultiver cette position locale la jeune entreprise a préféré dans la perspective d’une vente tenter une aventure internationale avec le rachat du réseau social professionnel chinois Tianjin.
Un rachat qui l’a fait plonger dans le rouge comme le note les Echos avec une perte de 23,3 millions d’euros sur l’année 2015 équivalent presque au chiffre d’affaires (24,4 millions). En dépit de cette internationalisation, Viadéo qui ne vaut plus en bourse que 10 millions d’euros n’a pas réussi à rentrer dans le radar des fonds d’investissements américains ou de Linkedin. Il faut dire qu’entre temps le réseau social américain a été racheté par Microsoft grâce notamment à un positionnement astucieux sur des services de recrutement RH. Viadéo lui a préféré une stratégie de monétisation publicitaire qui était pertinente à sa création mais qu’il aurait fallu infléchir rapidement au regard de la multiplication des canaux digitaux sur un marché publicitaire dont la croissance reste liée aux évolutions de l’économie.
Avec une base de membres moins centrée sur les CSP+ que Linkedin, Viadéo aura du mal à reconstruire une stratégie pertinente dans les services collaboratifs sans investissements massifs. Relancer le réseau social français comme média et valoriser son audience sur le marché publicitaire semble aussi risqué. D’autant que les grands groupes médias français à l’image de TF1, qui selon certaines sources s’intéresserait à Minutes Buzz, semblent préférer le créneau de la vidéo et la génération des milleniums pour étoffer leur portefeuille digital. Pas de quoi rassurer les 153 salariés de la société française.