Les DAF ( directions administratives et financières) vont-ils être obligés de devenir des data scientist pour exercer leur métier dans l’avenir ? Selon une étude de Workday, un éditeur américain spécialiste de la donnée dans le cloud, menée auprès de 1 000 décideurs financiers, la multiplication des données issues de la transformation digitale des entreprises pousse les directions financières et administratives à se transformer en profondeur.
Comme dans le marketing, le DAF doit créer ses données et être capable de les manipuler
Dans le cadre d’une étude menée par FSN et Workday auprès de près de 1 000 décideurs financiers au sein de 23 secteurs d’activités différents, intitulée « The Future of Financial reporting », on constate que « les directeurs financiers ont de grandes difficultés à répondre aux exigences des rapports financiers réclamés par les établissements de contrôles extérieurs » commente Thierry Mathoulin directeur général France de Workday. Selon cette étude c’est dans le domaine de l’analytique que les besoins sont les plus importants et notamment parce que la direction générale et les actionnaires attendent des DAF des données financières fiables et utilisables pour des décisions stratégiques.
Toujours selon cette étude, 53% des responsables financiers confient réaliser la vérification et la mise à jour des rapports financiers manuellement. Par ailleurs, 43 % de ces responsables ignorent même le nombre exact de feuilles de calcul utilisées au sein de leur organisation tant il est important. Cette inflation des simulations financières est générée par la complexité des modes de développement des entreprises et pose la question de leur centralisation dans un seul référentiel. D’ailleurs selon Workday les DAF doivent déployer de nouveaux outils et process afin de gagner en productivité et en fiabilité. Et tout d’abord ils doivent mettre en place un environnement unifié via un CPM « Corporate Performance Management » (« gestion globale de la performance de l’entreprise ») dont la vocation est de regrouper les processus de reporting financier au sein d’un environnement unique et centralisé précise l’éditeur américain.
Pour pouvoir manipuler ces données il est prévisible que les DAF devront utiliser des data scientists ou apprendre eux même à manipuler ces données. Même si cette approche pose le problème de la relation avec l’informatique qui gère notamment l’ERP, il est probable que la volonté d’agilité des entreprises pour construire de meilleures prévisions l’emportera et obligera les directions financières à s’organiser en une plateforme en libre service des données financières mais aussi des autres données utiles. « Il s’agira de créer un référentiel central agrègeant toutes les données financières issues des diverses bases de données dispersées dans l’entreprise et d’informations issues de l’extérieur – IoT, réseaux sociaux, open data, ventes, données clients…-, et produit tous les indicateurs nécessaires au pilotage de la performance de l’entreprise » précise Thierry Mathoulin. Cette automatisation des données correspond sans doute à ce qui va caractériser le plus la transformation digitale de ce département d’entreprise. Une transformation qui passera sans aucun doute par l’intelligence artificielle et des investissements nouveaux dans les technologies analytiques comme le deep learning.
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