Le 9 avril, un collectif de 200 entrepreneurs du numérique français a interpellé le Gouvernement sur la priorité à donner à la souveraineté et à la confiance numérique à des entreprises françaises. L’objectif est de rééquilibrer un marché dominé par les solutions américaines.
C’est à l’initiative de différents entrepreneurs que le collectif Playfrance est né. La tribune originale a été publiée par Alain Garnier (Jamespot), Pascal Gayat (Les Cas d’OR), Raphael Richard (Néodia) Matthieu Hug (Tilkal) et Antoine Duboscq (Wimi). Cette tribune est soutenue par 275 signataires (au 9 avril dernier).
Dans cette tribune les auteurs mettent en avant la nécessité de rééquilibrer le marché français du digital en faveur des acteurs français. Selon les auteurs de cette tribune, les sociétés françaises du numérique représentent seulement 15% des investissements des entreprises françaises. 75 % du marché serait donc entre les mains d’acteurs principalement américains.
Un chiffre réaliste au regard de la domination des grands acteurs de la Tech américaine sur certaines applications comme le CRM, le marketing automation et tous les canaux publicitaires du digital. En revanche, la présence française est sans doute plus forte sur les PME/PMI.
Un marché Govtech de 16 milliards d’euros
Toujours pour les auteurs de cette tribune, les pouvoirs publics français et européens ne jouent pas leur rôle pour soutenir cette filière. Selon eux « même au sein de l’Etat, le marché Govtech (achats publics destinés au numérique) qui pèse 16 milliards d’euros, bénéficie prioritairement aux acteurs non-européens ».
Cette initiative, qui souhaite une aide des pouvoirs publics, est apparu à un moment clé du développement du digital en France. La crise sanitaire a notamment révélé la faiblesse des investissements passés en digital des PME/PMI françaises.
Playfrance met aussi en exergue un écosystème qui peut apparaître pléthorique avec plus de 300 sociétés référencées dont une grande partie ont émergé grâce à l’investissement startup en France. Cela pose indirectement la question de la consolidation d’une filière aujourd’hui trop fragile et éparpillée face aux grands éditeurs américains mais aussi de son avenir face à des technologies comme l’IA qui nécessite des investissements importants.