Dans un article paru il y a plusieurs mois déja sur The Register, j’avais découvert une expression qui sonnait comme un retour à la préhistoire : l’ère du Brontobyte. Il s’agissait en fait d’un exercice de réflexion sur le volume de données générées dans le monde et la nécessité de disposer des outils pour les appréhender efficacement.
Selon HP, notre monde numérique actuel représente 10 puissance 24 bytes de données (on parle de Yottabytes) soit l’équivalent des données contenues sur 250 milliards de milliard de DVD. Avec la montée en puissance des objets connectés, l’Internet des Objets (appelé Internet of Things #IoT en anglais), le monde numérique entre dans l’ère du Brontobyte : on rajoute trois zéros aux volumes de données pour faire de la place à toutes les informations remontées par les bracelets connectés, les balances connectées, les compteurs connectés, les voitures connectées, les villes connectées, les patients connectés, les maisons connectées, les hôpitaux connectés… pour n’en citer que quelques uns.
Si de telles perspectives sont aujourd’hui envisageables c’est que l’obstacle principal – à savoir la pénurie d’adresses IP – est désormais franchi. Limité à un peu plus de 4 milliards d’adresses dans sa version IPV4, le protocole internet bascule doucement vers sa version IPV6, laquelle offre une ressource quasi inépuisable : 340 282 366 920 938 463 463 374 607 431 768 211 456 adresses ! Selon les estimations, nous devrions en pratique être capable de disposer d’au minimum 1564 adresses IP par mètre carré de surface terrestre (océan compris). Les grands acteurs du web ne s’y trompent pas et adoptent ce nouveau protocole… comme Google par exemple. Vous avez dit Big Data ?
Ces données scintillent comme un véritable paradis pour les responsables marketing et communication : tant d’informations sur tant de sujets et en tant de lieux ! Mais encore faut-il pouvoir y accéder, et s’y retrouver. Le monde du « Smart » pointe le bout de son nez avec son lot de fantasmes et de craintes. De l’industrie à la santé, du grand public aux sphères les plus privées, on se prend à rêver d’approche prédictive, de personnalisation individualisée des services. En oubliant peut-être un peu vite que la représentation et la manipulation de tels volumes de données dans un format exploitable par l’humain est un véritable défi. Car c’est bien là que réside le véritable enjeu de cette nouvelle ère : faire en sorte que Big Data rime avec Smart Data.