Spécialiste de l’internet des objets (IoT) chez Fabernovel (voir son étude sur l’industrie 4.0 ici), Thomas Borie interviendra en tandem avec l’opérateur IoT Sigfox le 7 juillet prochain lors des Rencontres Numériques à Anglet. Entretien avant l’événement.
- Vous nous prédisez que le nombre d’objets connectés va dépasser le milliard d’ici 2020 : que va-t-on faire de toutes ces données ?
Thomas Borie : Procédons par étape ! Nous en sommes à celle du déploiement des objets connectés. Je pense effectivement que leur nombre va plus que quadrupler d’ici 2020. Pourquoi ? Tout d’abord parce que transformer un objet inerte en objet connecté coûte de moins en moins cher. Par ailleurs, les capacités de stockage sont elles aussi en progrès et elles deviennent financièrement abordables. Tout cela concoure à une rapide montée en puissance de l’IoT.
- Avec le développement de l’IoT, on parle de plus en plus de « villes intelligentes » : faut-il comprendre qu’elles ne l’étaient pas auparavant ?
Thomas Borie : C’est un mauvais procès fait à un abus de langage, à un raccourci malheureux du vocabulaire. Le but n’est pas de passer de villes « bêtes » à des villes « intelligentes » : il consiste à les rendre davantage intelligentes, sachant que les villes disposent d’ores et déjà de nombreux réseaux et de nombreuses données. Cette masse de données va croître de façon exponentielle.
- Une fois que les données seront collectées et stockées, il faudra les traiter : est-ce possible ?
Thomas Borie : Le prochain défi pour l’IoT sera de trier ! Les avantages pour les clients et les usagers seront rapidement perceptibles. Citons quelques exemples : une poubelle dans une gare avertit les services concernés qu’elle est pleine, un tronçon de route alerte lorsqu’il y a un embouteillage. De nombreux indicateurs permettent d’améliorer le confort des clients très rapidement. Le traitement de cette masse de données d’un point de vue marketing, c’est l’étape suivante.
Propos recueillis par Pascal Boiron, Digital CMO