Récompensée lors du récent Trophée start-up Martech du CMIT, la société Kiliba développe une solution d’e-mailing en marketing automation avec un objectif de taux d’ouverture de 100%. Si Amaury de Larauze relativise bien sûr ce chiffre, les premiers résultats de sa société créée avec Arnaud Becker sont déjà largement convaincants.
Vincent Biard – Quels étaient vos objectifs lors de la création de Kiliba ?
Amaury de Larauze – Avec Arnaud Becker mon associé nous travaillons depuis une dizaine d’années dans l’e-mail marketing. Nous nous sommes rendus compte que l’ensemble des directions marketing et e-commerce rencontraient les mêmes difficultés à mettre en place l’automation marketing bien souvent pour des questions de disponibilité. En janvier 2018, nous avons commencé à réfléchir à une solution permettant d’automatiser intégralement la mise en place de cycles de vie en travaillant avec un premier développeur. Nous avions aussi réalisé que l’e-mailing lassait les destinataires et avait créé une défiance envers les newsletters puisque la moyenne d’ouverture en France est de 20%. Donc 80% des newsletters sont inutiles mais elles ont quand même demandé du temps aux entreprises expéditrices. L’e-mailing reste le canal préféré des Français pour communiquer avec leurs marques mais à condition que cela soit bien réalisé en intéressant et en ciblant bien l’internaute.
Vincent Biard – Comment se présente la solution Kiliba ?
Amaury de Larauze – C’est un logiciel que nous proposons pour Prestashop qui détient un site e-commerce sur trois en France et nous le proposerons bientôt sur Magento et Shopify. Le moteur de Kiliba est opérationnel depuis le mois de mai, nous avons réalisé ensuite trois mois de beta tests puis lancé la commercialisation en septembre. Nous avons aujourd’hui plus de 200 utilisateurs et clients dont la marque de collants et lingerie Well. Pour un client qui a moins de 10 000 adresses en base c’est 49 € par mois et cela monte à 349€ pour 100 000 adresses. C’est une solution qui prend même en charge la création des e-mails.
Vincent Biard – Vous communiquez sur un objectif de 100 % de taux d’ouverture. Comment serait-ce possible ?
Amaury de Larauze – En France, les moyennes d’ouverture sont relativement stables avec 15-20% et des taux de clics de 1 à 3%. Avec Kiliba, nous triplons déjà cette ouverture avec des taux moyens de 58%. Pour atteindre notre objectif de 100%, nous comptons développer nos algorithmes. Nous ne travaillons que des e-mailings marketing de fidélisation et non pas d’acquisition. Il faut que l’annonceur possède les adresses e-mail pour utiliser notre solution. L’enjeu est de déterminer l’agrégation optimale des datas pour cibler les bonnes personnes. Derrière cette intelligence artificielle, ce n’est que des mathématiques et des statistiques. Notre intelligence artificielle s’appuie sur des données analytiques recueillies dans le back-office du client et que nous affinons avec des données comportementales. Par exemple, si un internaute abandonne un panier ou visite un site internet sans acheter, il recevra un e-mail avec des produits mis en avant correspondant à ce qu’il a vu ou à ce que des internautes au profil similaire auront vus ou achetés.
Vincent Biard – Et pourquoi communiquer aussi sur la dimension écologique de votre solution ?
Amaury de Larauze – Depuis environ deux ans, le sujet de la pollution numérique interpelle de plus en plus. Il fût un temps où l’on conseillait même d’envoyer des mails plutôt que du papier. Mais avec 300 milliards d’e-mails envoyés par jour représentant l’équivalent de l’émission de trois millions de tonnes de CO2 au quotidien, nous nous sommes dit qu’il y a avait un enjeu écologique. Diminuer le volume d’e-mails envoyés est un élément pris en compte dans le développement de nos algorithmes.
Vincent Biard – Kiliba est une startup récente, où en êtes-vous maintenant ?
Amaury de Larauze – Aujourd’hui nous sommes une équipe d’une dizaine de collaborateurs. Nous resterons encore une startup tant que nous ne serons pas rentables et nous développons tous les jours Kiliba. Quand j’ai commencé à travailler dans l’e-mailing en 2010, c’était alors le canal standard pour communiquer mais maintenant il y a aussi les réseaux sociaux, le display et bien sûr toujours la communication publicitaire, télévisuelle et radiophonique. Pas simple pour un marketeur d’être compétent dans tous ces domaines d’autant qu’il y a de plus en plus de datas à gérer.
Site web : https://kiliba.com/