Très peu active durant les élections législatives, la communauté French Tech commence à voir les nuages arriver. Avec une cinquantaine de milliards d’euros – principalement des fonds privés étrangers – levés sur les dix dernières années la French Tech est la vitrine de l’innovation à la française à l’étranger. Mais il est vrai aussi que le bilan n’est pas aussi positif que cela. L’écosystème de la French Tech totalise aujourd’hui selon les sources un total de 3500 à 4000 sociétés avec un effectif de 130 000 et 150 000 salariés. Mais son écosystème manque encore vraies licornes et de sociétés rentables significatives pour que le bilan soit positif. Michel Barnier, le nouveau premier ministre, a peu de temps pour juger si les milliards investis jusqu’à présent et récemment dans l’IA et le développement durable permettront de faire de la French Tech un succès ou si il est nécessaire de changer de modèle.
A la recherche de 100 milliards d’économies le gouvernement français cherche des pistes. Parmi celles-ci il pourrait être tentant de couper dans les moyens accordés à la French Tech. Pour l’instant le rythme des levées de fonds ne faiblit pas. Selon le baromètre de KPMG au cours du 1er semestre 2024, la France a réalisé 92 opérations de plus de 3 millions d’euros totalisant 2,9 milliards d’euros, avec un ticket moyen de 35 millions d’euros. Elle se maintient ainsi en deuxième position du classement européen, bien que les montants levés aient chuté de 19 % par rapport à la même période en 2023 précise le cabinet d’audit et de conseil. Elément encourageant pour KPMG : deux sociétés françaises – Mistral AI et Electra – figurent dans le top 10 des plus grosses levées de fonds européennes au premier semestre 2024. De son coté EY estime que les levées de fonds ont atteint 4,2 Mds d’euros dans leur totalité sur le premier semestre 2024. Le rythme ne semble pas ralentir en dépit des incertitudes économiques.
Plus de long terme et de stratégie industrielle pour la French Tech dans l’avenir ?
Casser cette dynamique semble improbable en revanche une réorientation des priorités sur les investissements de long terme et d’avenir semble nécessaire au regard des enjeux technologiques et durables. Ce qui a été entrepris dans l’IA et le quantique semble s’inscrire dans cette démarche. En revanche il est probable que le prochain gouvernement tentera de réduire l’éparpillement des financements et cherchera à réorienter l’épargne des français vers l’innovation. Une gageure quant on connait l’aversion des français au risque.