Alors que l’investissement dans la Fintech est de plus en plus dynamique comme en témoigne la dernière étude KMPG, Cyril Chiche, fondateur de Lydia App *, nous présente sa vision de la Fintech et les services innovants proposés par sa startup.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer Lydia App ?
Cyril Chiche – Une interrogation simple. Pourquoi quelqu’un qui est dans une salle de marché peut envoyer des sommes importantes à l’autre bout du monde en quelques secondes, alors que moi il me faut 3 jours pour rembourser un ami ? Cela vient du fait que les systèmes informatiques des banques sont obsolètes. Il faut bien sûr reconnaitre que les systèmes d’information mis en place par les banques dans les années 1990 traitent des milliards d’informations au quotidien avec un niveau de sécurité exceptionnel, mais la contrepartie est que tous les processus sont lents. L’outil le plus moderne proposé par les banques est la carte bancaire et pourtant cela date déjà des années 70.
Malgré tout, dans certains pays, on a vu apparaitre le paiement mobile, notamment au Japon, en Corée et même au Kenya. En France, on nous explique que la technologie n’est pas encore prête. Alors que dans les faits, ce sont les mécanismes mis en place par les banques qui freinent ces usages.
En conséquence, nous avons imaginé un service qui répondait aux nouveaux usages du digital, notamment la pratique du temps réel sur mobile et nous avons décidé de partir d’une feuille blanche pour construire le moyen idéal de paiement entre particuliers.
Pouvez-vous nous détailler les services proposés par Lydia App ?
Cyril Chiche – Nous avons d’abord une application BtoC qui permet aux particuliers d’envoyer et de recevoir de l’argent mais aussi de payer auprès de professionnels (coach sportif, kiné, commerçants, etc.). En parallèle, nous proposons un service pour les professionnels qui leur offre la possibilité d’encaisser de l’argent via Lydia. A noter que Lydia n’est pas un système fermé puisque dans le cas où la personne n’a pas Lydia, on envoie un lien de paiement sécurisé (page de paiement web classique). Pour les professionnels nous avons aussi une API permettant d’intégrer les différents systèmes d’encaissement Lydia. Casio et Toshiba, notamment, ont intégré le système d’encaissement Lydia sur leurs caisses.
Enfin, nous avons créé une carte bancaire MasterCard, rattachée au compte Lydia. Avec elle, il est possible de débiter le solde Lydia en direct (ce solde est d’ailleurs transformé en compte courant) mais aussi de faire des achats de groupe (type cagnotte) et enfin de définir en temps réel son code PIN, son plafond de dépense, bloquer/débloquer sa carte, etc.
Comment jugez-vous toutes les innovations récentes de l’écosystème Fintech ?
Cyril Chiche – Chez Lydia comme dans d’autres Fintech, nous misons sur une rupture technologique et d’usage qui permet de passer de l’asynchrone à l’instantané pour tout un tas de transaction financières du quotidien. Cela va changer radicalement le mode de consommation et permettre de monétiser de nombreux petits services. Il est indispensable que les services financiers offerts aux particuliers soient en ligne avec cette tendance, voire en avance. Prenons l’exemple du Bon Coin : l’innovation d’usage est énorme sauf à partir du paiement où on est encore au paiement en espèce. Nous devons aider à digitaliser certaines pratiques.
Vous avez lancé récemment LydiaBot : avez-vous des ambitions autour de l’IA ?
Cyril Chiche – Chez Lydia, nous sommes très « branchés » serviciel. Le Bot s’est imposé à nous car c’est un moyen de faire des transactions à travers les outils que les particuliers utilisent déjà : c’est pourquoi nous avons développé un Bot sur Slack, et bientôt sur Messenger. C’est une manière de montrer que nous sommes très intégrés dans le mode de vie et les outils du quotidien. Globalement, peu importe l’interface, c’est l’intégration dans l’usage qui compte.
* Lydia App a été fondé par Antoine Porte et Cyril Chiche. Antoine Porte est en charge du produit, du développement technique et de l’UX. Quand l’aventure Lydia a commencé, il n’avait que 25 ans. Avant cela, il était déjà responsable technique pour MyLittleParis. Cyril Chiche est en charge du business, de la partie administrative et finance de Lydia. Auparavant, il a créé 2 startups dans les logiciels et a participé à une première aventure dans une startup dans les années 1990.