Parce que le marketing digital ne concerne pas que les grandes entreprises, nous avons rencontré Hannah Peters, fondatrice de Digi Atlas, qui forme à distance des indépendants. Avec des budgets très limités, leurs objectifs sont d’abord de s’assurer une présence crédible et visible.
Vincent Biard – Quels sont les besoins en marketing digital des indépendants et TPE qui forment l’essentiel de vos clients ?
Hannah Peters – Nous accompagnons toute sorte d’indépendants comme des graphistes, des naturopathes ou bien encore des coachs RH mais aussi des personnes qui veulent se lancer comme consultant en marketing digital à leur compte ou comme salarié. Les besoins des indépendants sont de se faire connaitre en ligne et de proposer leurs services. Il peut s’agir de créer leur site ou d’améliorer celui qu’ils possèdent déjà, de renforcer leur référencement naturel, de concevoir leur personnal branding, d’établir une stratégie pour les réseaux sociaux.
Vincent Biard – Cette formation et ces outils pourraient très bien intéresser des PME non ?
Hannah Peters – Oui les PME peuvent être intéressées et nous avons parfois de demandes de responsables marketing ou communication. Mais en général les PME ont moins de temps et sous-traitent ces compétences à des agences.
Vincent Biard – De quels outils ont besoin les indépendants à part leur site web, les réseaux sociaux et les solutions de référencement ? Les formez-vous aux solutions CRM par exemple ?
Hannah Peters – Nous nous orientons vers les indépendants qui n’ont pas le budget nécessaire à une solution HubSpot ou Salesforce. Nous recommandons des outils gratuits ou des outils freemium. Pour l’e-mailing et le marketing automation, nous recommandons Mailchimp et Mautic par exemple qui est une solution de marketing automation en open source.
Vincent Biard – Les réseaux sociaux ne prennent-ils pas trop de place ? Ne risque-t-on pas de s’y égarer ?
Hannah Peters – Nous pensons que l’on ne peut pas être partout. Nous leur apprenons à utiliser tous les réseaux mais aussi à choisir le plus pertinent pour eux. Nos formations durent entre trois et cinq mois et demi et nous commençons par la construction du site et son référencement.
Vincent Biard – Quelle philosophie retirez-vous de l’observation de tous ces indépendants que vous avez formés ?
Hannah Peters – L’entraide entre apprenants est capitale parce que certains répondent à des appels d’offre ensemble, se recommandent ou restent en lien. Et puis avec cette crise il y a une quête de sens et un besoin de se sentir accompagné notamment par celles et ceux qui ont perdu leur emploi et qui se réorientent en se formant avec nous. La bienveillance est essentielle pour eux.
Vincent Biard – Votre secteur d’activités du e-learning est-il dynamisé par cette crise ?
Hannah Peters – La crise sanitaire booste ce marché. Les personnes ont compris qu’il fallait se former et l’essor du digital et du télétravail renforcent leur besoins en formation.
Site web : https://digi-atlas.com/
La formation à distance en pleine croissance
Selon l’étude* annuelle de l’Institut Supérieur des Technologies de la Formation, la formation en ligne est en plein développement en raison bien sûr de la crise sanitaire.
En France 49% des entreprises réalisent leur formation en présentiel, 32% en système mixte (blended learning) et 19% majoritairement en distanciel.
Avec la crise sanitaire, 58% des entreprises vont aller vers plus de blended learning, 31% vers plus de distanciel, 7% vont rester dans leur formule actuelle et 4% vers plus de présentiel.
Le nombre de répondants envisageant de faire évoluer leur offre vers du 100% à distance a quasiment été multiplié par deux en un an : 18% l’an passé contre 31% cette année.
*L’enquête sur laquelle se base ce livre blanc a été réalisée par l’ISTF d’octobre à décembre 2020 auprès de 400 professionnels de la formation ayant répondu à un questionnaire en ligne.
Site web : https://www.istf-formation.fr/