Dans l’univers foisonnant, voire bouillonnant, des réseaux sociaux, LinkedIn fait moins le buzz que le très puissant Facebook, le très perturbé Twitter ou le très hype Snapchat, pour ne citer que ceux-là.
Certes, il y a des buzz dont les dirigeants de LinkedIn se passeraient bien, comme cet article de Business Insider qui relate le jugement négatif des analystes de la Barclays, pas convaincus par la stratégie de la société. Le 5 février dernier, l’action avait déjà été « éviscérée » (c’est Business Insider qui le dit) après l’annonce de prévisions de chiffre d’affaires et de profits décevantes : le titre avait plongé de 44 % (quarante-quatre pour-cent !) en une seule journée, un vendredi très noir.
Ces turbulences n’empêchent pas l’incontournable réseau professionnel (400 millions de membres aux dernières nouvelles) de proposer des nouveautés ou développements plus ou moins utiles mais qu’il faut suivre de près. Son outil Social Selling Index, par exemple, encore très discret sur la plateforme, mais accessible gratuitement par n’importe quel utilisateur. « Le Social Selling Index (SSI), explique LinkedIn, mesure votre efficacité à imposer votre marque professionnelle, à trouver les bonnes personnes, à communiquer les bonnes infos et à construire des relations ». Il donne automatiquement un score qui se veut un indice révélateur de votre activité sur LinkedIn, vous permettant de savoir ce que vous faites bien ou ce que vous pouvez améliorer dans votre utilisation du réseau social. Il vous indique aussi comment vous vous situez par rapport aux profils similaires de votre secteur… et à vos relations. Les comptes les plus actifs se rapprochent de 100. Et vous, quel est votre score ?
Gadget le SSI ? un peu quand même. En revanche, il faut suivre de très près le développement de Pulse, une plateforme de publication – gratuite elle aussi, pas besoin d’un compte premium – mise à la disposition de chaque utilisateur individuel disposant d’un compte. Cet espace participatif permet de prendre la parole, d’exprimer ses idées et ses analyses, ses coups de cœur et ses coups de gueule auprès d’un public de choix : son propre réseau sur LinkedIn. L’outil existe en réalité depuis 2014, mais il était réservé aux « LinkedIn influencers », environ 500 happy fews dont Bill Gates, Richard Branson ou Barack Obama (ou bien Carlos Ghosn ou Jacques Attali en France). Depuis janvier de cette année, Pulse est ouvert à tous et s’il n’est à priori pas très éloigné d’un Medium ou de plateformes issues de médias comme Le Cercle les Echos ou Figaro Vox, aucun de ces derniers ne peut profiter de la formidable caisse de résonance qu’offre LinkedIn. Chaque article publié sur Pulse est en effet immédiatement signalé à l’ensemble des contacts du signataire. Imbattable. Certains politiques s’en sont d’ailleurs aperçu.
Bien monitoré, Pulse peut se révéler un riche et efficace espace d’expertise. On y trouve déjà des points de vue, analyses ou conseils précieux, notamment dans le domaine du marketing. Mais ses qualités (accessibilité, viralité, gratuité) peuvent aussi être des défauts. Des médias et journalistes viennent y publier leurs articles, voire de simples teasers, qui transforment l’outil en un énième fil d’information dont personne n’a vraiment besoin. Et surtout, dans son flux de contenus, Pulse charrie aussi de vraies scories qui vont de l’anodine offre de stage au plus vulgaire communiqué de presse. Bref, tout cela mériterait d’être un peu « édité », ce qui n’est pas une mince tâche. Y a-t-il un pilote dans l’avion Pulse ? Pas pour l’instant, mais il faut vite en trouver un, pour que son séduisant plan de vol soit respecté.