Les startups qui on choisi de rejoindre les incubateurs d’entreprises et de se financer auprès de fonds de corporate venture se sentent-elles plus protégées que les autres de la crise actuelle ? Pas vraiment si l’on en croit les résultats du dernier baromètre de Capgemini et du Village by CA qui étudie cet écosystème.
On le sait : il y a un grand risque à voir l’écosystème des startups payer un lourd tribut à la crise actuelle. Le Gouvernement en a pris conscience et vient d’annoncer un plan de soutien important afin de préserver cet écosystème de plus de 10 000 entreprises.
Dans cet univers trés diversifié, celles qui ont choisi le corporate venture et des relations privilégiées avec des grands groupes se sentent-elles plus protégées ? Pas réellement si on analyse en détail les résultats du dernier baromètre Capgemini et du Village by CA. Selon les résultats de leur dernière étude 56% des startups et 53% des grands groupes ont vu leurs projets de collaboration mis en pause pendant la crise du Covid. 29% des grands groupes se sont recentrés sur leur cœur de métier. Ce chiffre devrait encore progresser si la crise se révèle plus dure que prévue notamment à partir de septembre.
Le second sujet d’inquiétude est lié aux priorités affichées désormais par les grands groupes et les startups incubées. 75% des grands groupes citent l’innovation en matière d’expérience client comme prioritaire pour la collaboration avec les startups alors que pour 82% des startups c’est l’augmentation du chiffre d’affaires qui prime. En l’absence de trésorerie à court terme, la plupart de ces jeunes entreprises ne devraient pas pouvoir survivre d’autant que leurs solutions sont loin d’être opérationnelles.
Selon les résultats de cette étude un passage à l’échelle rapide des solutions représente le plus fort enjeu dans la collaboration. Une unanimité de startups (96%) et plus des trois quarts des grands groupes (75%) trouvent ces délais trop longs. Il serait d’ailleurs intéressant que l’on puisse disposer de statistiques sur les aides consenties par le Crédit Agricole dans le cadre de ses incubateurs depuis le début de la crise du Covid-19.
Quelle sont les voies de sorties pour ces startups ?
Pour la plupart de ces entreprises qui risquent de ne pouvoir continuer à se développer commercialement avec ces grands groupes, les solutions pour l’avenir semblent limitées. Au delà d’essayer de vendre leur technologie, trop souvent limitée à l’état actuel à un POC, elles n’auront sans doute d’autres choix que de rejoindre les équipes technologiques des grandes entreprises. Selon les rapporteurs de cette étude c’est d’ailleurs dans ce sens que l’on pourrait interpréter l’un des résultats de l’étude qui montre que le simple POC rémunéré se voit remplacer par la réalisation de solutions industrialisées et à l’échelle impliquant des relations plus complexes.
Télécharger le « Baromètre 2020 de la relation start-up/grand groupe » publié par Capgemini et Village by CA : https://www.dropbox.com/sh/x7w7lug0m4qlim7/AACGL69P1tWD-y75czNdKXoqa