Global content strategy and Operations director depuis juin 2020 pour la marque Royal Canin du Groupe Mars, Julie Dardour gère le marketing de contenu de 140 pays. Même si les outils actuels lui permettent d’industrialiser son métier, Julie Dardour reconnait néanmoins manquer de solutions pour créer des contenus intégrant de la data.
Vincent Biard – Quelles sont vos missions chez Royal Canin ?
Julie Dardour – Je suis l’un des quatre piliers de ce que l’on appelle chez Mars la « brand expérience » soit le marketing. Ma mission est d’organiser pour le groupe, et donc pour les différents pays, toute la stratégie éditoriale mais aussi tous les process permettant de la décliner dans ces 140 pays. Je compose les programmes éditoriaux pour les différents touch points au niveau global avec l’objectif de raconter les histoires à travers différents programmes, de les produire puis de les diffuser. Il faut gérer toutes les problématiques de transcréation, de DAM, de PIM.
Vincent Biard – A quels défis êtes-vous confrontée ?
Julie Dardour – L’agilité pour savoir, dans le cadre d’un grand groupe, raconter une histoire, décliner la marque et la faire vivre au quotidien sur tous les touch points. Le deuxième défi est la scalabilité : la propension à pouvoir créer des programmes pouvant être diffusés dans tous les pays et le plus rapidement possible.
Vincent Biard – Quels sont vos touch points ?
Julie Dardour – Les sites internet ou encore les réseaux sociaux, le phygital, le packaging … la plupart des touch points classiques. Mais la spécificité de Royal Canin est de parler à 3 types de cibles différentes liées à nos trois circuits de distribution : les Pros avec historiquement les vétérinaires, ensuite les professionnels du secteur des chiens et des chats comme les éleveurs ou les toiletteurs, le SPT et désormais le Pet Owner en direct ( DTC). C’est très récent que Royal Canin s’adresse directement au consommateur, car son modèle ne reposait que sur la prescription des professionnels et le contenu produit n’était destiné qu’aux Vets et au Breeders. Nous ouvrons une nouvelle ère de contenu chez Royal Canin.
Vincent Biard – Et comment gérer ces flux d’infos ? Avec quels outils ?
Julie Dardour – Les problématiques de PIM models sont cruciales chez nous car avec 140 pays il faut être en mode industriel. Nous ne sommes plus dans un processus de production de contenu classique. La mise en place de DAM, de PIM mais aussi d’outils de workflow est très importante ainsi que des outils de tracking. Au sein d’un grand groupe comme Mars il y a une industrialisation de la production de contenu.
Vincent Biard – Quels sont les nouveaux outils que vous employez ?
Julie Dardour – Ils concernent la fonction créative. Nous étions sur des solutions de stockage et maintenant nous avons des problématiques de transcréation. L’un des enjeux spécifiques de Royal Canin concerne les processus de validation locale selon les différentes législations même si l’on produit des articles génériques.
Vincent Biard – De quels outils auriez-vous besoin ?
Julie Dardour – Nous aurons peut-être besoin d’outils autour de l’intelligence artificielle. Il nous manque encore des solutions pour vraiment créer des contenus intégrant de la data. Même si la data est partout, ce n’est pas si simple de l’utiliser en content marketing. Si globalement nous disposons aujourd’hui d’outils très performants, le problème est que tous ces outils commencent à être tellement puissants et tellement interconnectés que parfois certains d’entre eux ont la même fonction. Il faut alors se poser les bonnes questions avant d’en acquérir de nouveaux ou lors de choix de prestations d’agence. Mais le scoping des métiers de contenu commence heureusement à être compris par les solutions.
Vincent Biard – Que pouvons-nous vous souhaiter ?
Julie Dardour – Du temps ! Mais aussi de rencontrer les gens. Travailler en remote a ses limites. Sinon, tout va bien et on peut juste me souhaiter de réussir ma mission.