L’application Secret est un réseau social qui permet d’échanger des messages et des photos sans dévoiler son identité. Lancée au début de l’année par deux anciens ingénieurs de Google, Secret a fait sensation dans la Silicon Valley. Après avoir levé 37 millions de dollars auprès de fonds d’investissement comme Google Ventures, elle est aujourd’hui valorisée 100 millions de dollars.
Whisper, sa principale concurrente, était valorisée le double en mars dernier. Depuis sa création, en décembre 2012, elle a collecté 60 millions de dollars, notamment auprès de Sequoia Capital , principal actionnaire de l’application de messagerie instantanée WhatsApp avant son rachat par Facebook. Whisper revendique 6 milliards de pages vues par mois et une utilisation de 30 minutes par jour en moyenne.
Cette envie d’anonymat en ligne est la dernière manifestation du rejet de « l’ère de la transparence qui s’est imposée depuis le milieu des années 2000 avec Facebook ». L’explosion des applications de messages et photos éphémères, comme Snapchat , ou des messageries chiffrées, comme Telegram, indiquaient déjà cette volonté de mieux protéger sa vie privée en ligne.
Mais comment monétiser ce nouvel usage, alors que c’est l’utilisation des données par les annonceurs qui a jusqu’ici permis à Facebook de construire son empire ? Whisper reconnaît « ne pas faire d’argent pour le moment » mais travaille sur plusieurs pistes.
Des pistes de monétisation à suivre
A ses débuts, l’application Whisper a testé un modèle « freemium », en proposant un service de messagerie pour 5,99 dollars par mois. « On l’a ensuite abandonné et fait l’expérience du “native advertising” » indique l’équipe de Whisper. L’application met à profit le petit carré d’image qui figure derrière les messages et « sa capacité à traquer les comportements des utilisateurs et à les segmenter ». Whisper a notamment noué des partenariats avec Paramount Pictures, Universal Pictures ou MTV pour promouvoir la sortie de films.
Mais il est probable que ces nouvelles applications cherchent simplement à atteindre une masse critique d’utilisateurs pour se faire ensuite racheter par Facebook ou Google. Le réseau social de Mark Zuckerberg et le géant de Mountain View ont déjà montré leur intérêt pour Snapchat à l’automne, en proposant respectivement 3 et 4 milliards de dollars pour le racheter.