Parce que 30 % des pièces détachées d’électroménager commandées par ses clients ne sont pas utilisées, le groupe SDS a créé une marketplace mutualisée pour les remettre en circulation. Pour Marion Clément, directrice marketing du Groupe SDS, la réparation et l’économie circulaire sont des tendances de fond très fortes qu’il fallait exploiter.
Vincent Biard – Quel est le principe de cette marketplace basée sur un mode d’économie circulaire ?
Marion Clément – C’est sur la plateforme sds.com que cette marketplace prend place. La plateforme sds.com est réservée aux professionnels de la réparation des produits bruns et blancs. Notre premier partenaire est Solvarea, la filiale réparation du groupe Boulanger. Solvarea reste propriétaire des pièces détachées dormantes et nous les mettons en visibilité comme une sorte de dépôt-vente pour les proposer à l’ensemble de nos clients. A la revente, nous prenons un pourcentage sur le prix de la pièce, qui varie selon sa rotation: une pièce fréquemment commandée par les réparateurs bénéficie d’un taux plus faible qu’une pièce dite « rare », qui présente un plus grand risque de stagnation. A terme, nous pourrons mettre en visibilité tous les stocks de tous nos clients. Aujourd’hui, les pièces Solvarea sont stockées chez nous. Avec ce nouveau mode d’économie circulaire, nous souhaitons contribuer à lutter contre le gaspillage et permettre de réparer toujours plus d’appareils.
Vincent Biard – Et comment comptez-vous remettre sur le marché des pièces qui ne sont pas stockées chez vous ?
Marion Clément – Nous allons évoluer en le proposant à tous nos clients, donc sur des pièces qui ne seront pas stockées chez nous. Notre grande force n’est pas uniquement notre stock ou notre marketplace ; nous disposons aussi d’un savoir-faire pour identifier les pièces. C’est d’une complexité sans nom. Les fabricants attribuent un code à chaque pièce commercialisée et les vendent à différents grossistes ou directement aux réparateurs. Ces pièces sont alors recodifiées et elles perdent donc leur identité d’origine. L’une des difficultés de ce projet est de les identifier pour les remettre sur le marché, et ça, nous en sommes capables. Nous avons ensuite une chaîne logistique permettant de les distribuer en France et en Europe, à nos clients BtoB et BtoBtoC.
Vincent Biard – Commet est venue l’idée de projet ?
Marion Clément – L’idée est née il y a 18 mois tout simplement en prenant conscience du nombre de pièces qui restent dans les stocks. Comme ce n’est pas toujours simple de faire un diagnostic, que parfois les clients optent finalement pour du neuf, que ce n’est pas toujours rentable et facile de renvoyer des petites pièces, les réparateurs accumulent des pièces. La réparation et l’économie circulaire sont des tendances de fond très fortes qu’il fallait exploiter pour contribuer à la remise en circulation des pièces dormantes.
Vincent Biard – Vous avez donc identifié un nouveau marché. Quels moyens y avez-vous consacré ?
Marion Clément – Un système informatique a été développé pour pouvoir intégrer ces pièces dans un flux complexe permettant de les vendre à tous nos clients tout en maintenant une priorité pour les propriétaires. Un stock physique de 2000 m² a aussi été créé à côté de l’entrepôt historique de SDS en Gironde. Les pièces viennent s’intégrer aux milliers de commandes hebdomadaires. Cet investissement a été co-financé avec l’ADEME, qui l’a retenu comme « Programme d’avenir » dans le cadre du programme d’innovation i-Nov, catégorie Economie circulaire. Plusieurs emplois devraient être créés cette année.
Site web : https://www.groupe-sds.com