C’est en 2009 que Ben Silbermann a créé Pinterest, une société aujourd’hui valorisée 5 milliards de dollars. Pinterest est un réseau social centré sur l’image, nouvelle pépite du Web américain. Le fondateur a voulu créer un service qui ne soit pas seulement utilisé par les technophiles. Résultat : aux Etats-Unis, Pinterest a rapidement été catalogué comme le « site des ménagères du Middle West ». « Nous avons toujours voulu faire un service accessible à tous, simple d’utilisation », assume Ben Silbermann.
Un succès exportable au Europe et au Japon
L’un des objectifs de Pinterest est désormais d’exporter son succès à l’international. La start-up qui emploie 300 salariés, reste discrète sur le nombre de ses utilisateurs (estimé toutefois par eMarketer à 60 millions), mais confie que les deux tiers d’entre-deux sont encore américains. Pour équilibrer ces chiffres, elle a ouvert l’an dernier des bureaux à Londres et Paris et vient de s’implanter au Japon.
Autre axe de développement : la recherche. Pinterest a récemment mis en ligne un nouveau moteur permettant de trouver des contenus selon ses centres d’intérêt. «Mais Pinterest a une fonction différente des autres moteurs de recherche. Ailleurs, on cherche une information précise. Chez nous, on ne sait pas précisément sur quoi on tombera, nous sommes un moteur de découverte », explique Ben Silbermann. Alors que de nombreuses start-up se développent autour de l’image (Instagram, Snapchat), personne ne s’est encore réellement imposé sur la recherche d’images.
Un modèle économique encore balbutiant
Enfin, la start-up cherche à développer autour d’elle un écosystème, à l’image de ce que tous les grands du Web ont pu faire, de Facebook à YouTube. « Nous essayons de connecter les passionnés de différents sujets entre eux, les marques, d’éventuels partenaires, à partir du moment où cela améliore l’expérience », indique Ben Silbermann.
Le modèle économique, toutefois, n’est pas encore complètement fixé. La société américaine peut s’appuyer sur des fonds gigantesques pour assurer son développement – elle a levé plus de 750 millions de dollars depuis sa création en 2009 –, mais teste actuellement plusieurs formats publicitaires. Aux Etats-Unis, elle a lancé des « pins sponsorisés » (les « pins » sont les épingles, les images que l’on met en avant sur la plate-forme). Selon leurs goûts, les utilisateurs voient apparaître des images proposées par des annonceurs. Banana Republic ou encore GAP sont parmi les premiers à les tester.