Pour l’autorité de la Concurrence, la publicité ciblée n’est pas une menace pour la publicité TV gratuite telle que la proposent TF1 et M6. Pourtant une étude récente de la société Making Science donne des indications différentes surtout si on se projette vers l’avenir en tenant compte du comportement de plus en plus sélectif des consommateurs.
Cité dans les Echos, Benoit Coeuré, Président de l’Autorité de la Concurrence , est revenu sur les raisons qui ont poussé son administration à rejeter le projet de fusion de TF1 et M6. Parmi les raisons invoquées il insiste sur la faible concurrence à venir sur le marché publicitaire de la TV ciblée et connectée.
Une vision que ne partage pas tous les acteurs de l’éco système publicitaire. Selon une étude menée par Making Science, l’usage de la TV connectée prend de plus en plus d’ampleur, avec 79% des utilisateurs qui regardent régulièrement des programmes délinéarisés sur leurs écrans TV.
Même si cette étude a été réalisée par une entreprise qui est juge et partie par son positionnement sur ces services, les chiffres donnés par Making Science, à partir de 937 entretiens auprès des ménages semblent correspondre à une vision réaliste de l’avenir dans le domaine des médias TV. Les auteurs de l’étude notent que cette tendance est encore plus marquée sur les 25-44 ans (82%) et va s’accentuer dans les années à venir (48% des répondants soutiennent que leur consommation dans ce domaine va progresser dans le futur).
Selon les résultats de cette étude la qualité des programmes est le premier critère de consommation des nouvelles plateformes vidéo gratuites (YouTube, Pluto TV, Samsung TV Plus, etc.) (25%). Celles-ci sont plébiscitées par les 25-44 ans pour la qualité des programmes (33%), leur facilité d‘accès (33%) et la gratuité (25%). Par ailleurs, toujours selon les résultats de cette étude « la publicité est perçue positivement, la publicité sur CTV est vue comme plus divertissante (36%), plus informative (31%) et plus spectaculaire (29%) que celle sur la TV linéaire » précisent les auteurs de l’étude.
Les résultats de cette étude viennent confirmer ce que l’on peut anticiper pour l’avenir du coté des consommateurs :un besoin réel d’information ciblé dans un contexte où la sobriété publicitaire sera sans doute la norme. Des valeurs et des évolutions qui semblent avoir échappé à l’Autorité de la Concurrence qui estime que la TV gratuite répond en tant que média de masse à ces attentes et que les plateformes et la TV linéaire ne sauront pas, ni par les programmes, ni par la technologie, ni par leurs moyens en capital risque, satisfaire rapidement ces besoins.