Présent sur le One to One Expérience Client Kolsquare compte profiter de la nouvelle régulation du marché des influenceurs pour proposer un modèle de service correspondant aux attentes des marques. Pour Quentin Bordage CEO de Kolsquare, l’indice des influenceurs que Kolsquare propose est une première grille d’analyse affinitaire de l’influence commerciale.
DigitalCMO.fr – Votre solution permet de scorer les bons influenceurs et ceux qui – entre guillemets – ne font pas preuve des mêmes engagements éthiques. Comment cela fonctionne-t-il ?
Quentin Bordage – C’est en effet une première mondiale ! Les marques et agences qui utilisent Kolsquare peuvent désormais estimer automatiquement si un influenceur respecte le cadre légal sur les aspects de transparence du partenariat. Concrètement nos algorithmes analysent tous les contenus publiés par un créateur sur Instagram, et lorsqu’une marque est citée, ils vont déterminer si c’est une collaboration, et le cas échéant, si la transparence a été respectée. La transparence est évaluée à travers la bonne utilisation des mots clés ou expressions, tels qu’indiqués dans la nouvelle loi sur l’Influence Commerciale du 9 juin 2023, ou par l’utilisation des fonctionnalités de collaboration natives sur les plateformes comme Instagram ou TikTok. Plus de 180,000 influenceurs français peuvent être ainsi déjà analysés, et permettent ainsi aux professionnels du marketing d’influence de limiter leurs risques dans les collaborations en ayant plus d’informations pour choisir leurs créateurs. Ce n’est qu’un début, l’indice sera bientôt étendu à d’autres pays, et notre R&D travaille à intégrer d’autres dimensions légales et éthiques telles que la présence de mineurs, les spécificités des secteurs régulés comme l’alcool et le tabac, ou encore les aspects environnementaux.
DigitalCMO.fr – Ne pensez-vous pas que la régulation du milieu influenceur voulue par le gouvernement français va obliger les marques à finalement opter définitivement pour une approche RS très internationale et/ou très classique sur le plan publicitaire ? N’est ce pas la fin du canal influenceur ? les RS devenant un média comme les autres ?
Quentin Bordage – Non, je ne vois aucun risque de ce côté là. Kolsquare est un bon observateur du marché puisque nous opérons dans une vingtaine de pays. Le secteur du marketing d’influence est devenu un véritable média certes, mais c’est surtout le média le plus affinitaire au monde, et donc le plus performant. Et il est en train de dépasser les 30Mrds$ au niveau mondial, en très forte croissance par rapport à la publicité digitale classique, et nous voyons que 100% des pays suivent cette tendance à la hausse. En revanche, votre interrogation pose la question de la mise en application de la loi telle qu’elle a été rédigée en France, de sa compatibilité avec les cadres légaux des autres pays et de l’Europe par exemple. Les professionnels sont actuellement dans l’attente de clarification du gouvernement dans les décrets à venir, mais aussi d’une harmonisation des règles au niveau international, particulièrement en Europe. Notre industrie est très jeune, ne l’oublions pas, laissons lui le temps de se structurer.
3 – Dans le cadre de la mise en place de ce nouveau cadre, quels conseils créatifs donneriez-vous aux nouveaux influenceurs ?
Quentin Bordage – Le nouveau cadre légal ne porte heureusement pas sur les aspects créatifs, car c’est le domaine d’expertise des influenceurs. En revanche, il peut avoir certaines conséquences. Je pense bien entendu à la transparence qui doit être présente, à travers les bonnes expressions “collaboration commerciale” ou “publicité” sur l’intégralité des contenus lorsque la marque est citée. Je pense au recours aux mineurs dans les photos et vidéos qui est désormais clairement encadré, qu’ils soient eux même influenceurs ou juste enfant d’influenceurs. De nombreux secteurs sont également interdits ou encadrés, par l’exemple la promotion de marques d’alcool qui n’est possible que si cela rentre dans le cadre du métier de l’influenceur. Je conseillerai donc simplement de bien s’informer en amont, en consultant avant tout le guide du Ministère de l’Economie qui est accessible en ligne, mais également de se former à l’ARPP (Autorité de Régulation de la Publicité) en passant le certificat de l’Influence Responsable, de se rapprocher d’un syndicat professionnel comme l’UMICC (Union des Métiers des Créateurs de Contenus) qui pourra vous accompagner.