En rachetant pour 26,2 milliards de dollars LinkedIn, Microsoft réalise une opération à deux niveaux. D’une part, il se renforce sur le marché de la publicité qualifiée et, d’autre part, il jette les bases d’une intégration avec de futurs services collaboratifs dans le domaine de la gestion des talents, mais pas seulement.
LinkedIn devrait pouvoir rembourser une partie des 26,2 milliards de dollars.
Dans son communiqué de presse, Microsoft précise que cette acquisition en cash se fera principalement par l’émission de nouvelles dettes. Microsoft a des réserves mais a aussi les moyens de mobiliser de la dette et finalement d’opter pour un modèle de rentabilité à court terme de LinkedIn. Certes, le réseau social américain professionnel a perdu 45,8 M€ au dernier trimestre mais ses revenus liés à ses services de recrutement ou publicitaires progressent fortement. Sur le dernier trimestre, ils ont même progressé de 49% pour atteindre 861 M$. En projetant un chiffre d’affaires annuel, cela donne une société qui se rapproche des 4 Mds de dollars de revenus grâce à son positionnement publicitaire. C’est sans doute pourquoi Microsoft a tant insisté dans son communiqué de presse sur l’audience de LinkedIn. La firme de Bill Gates précise notamment que le nombre de membres sur LinkedIn a progressé sur un an de 19% pour atteindre 433 millions, l’audience publicitaire, quant à elle, est en progression de 9% sur la base de 105 millions de visiteurs uniques mensuels et d’un inventaire de 45 milliards de pages vues trimestrielles. Microsoft insiste également sur la croissance de l’usage sur mobile qui a progressé de 60% et précise que LinkedIn a un inventaire de 7 millions d’offres d’emploi.
Faire face à la menace de FB at Work ?
Au niveau opérationnel, il semble que LinkedIn sera rattaché à la division Microsoft Office 365 et Dynamics. Une précision apportée par Satyan Nadella, le CEO de Microsoft, dans un email adressé aux employés. Si le CEO de Microsoft n’a pas donné plus de précisions, il semble que LinkedIn associé à des services collaboratifs pourrait être une future plateforme concurrente de Facebook at Work ou d’autres plateformes RH permettant d’échanger et de sélectionner facilement, dans une notion de groupe de travail, collaborateurs et experts dans le cadre d’une mission. Une approche empruntée par certaines startups qui souhaitent notamment dépoussiérer le mode de travail en groupe et offrir une plateforme collaborative à un nombre croissant de salariés indépendants.