A l’occasion de l’Adobe Experience Makers qui se déroulait mercredi 7 novembre à la fondation Louis Vuitton, Sophie Yannicopoulos, directrice générale d’Adobe France, est revenue sur les enjeux des directions marketing et data à l’ère de l’IA. Devant son éco système de clients et de partenaires elle a insisté sur la nécessaire responsabilité des entreprises en matière de création et de diffusion de contenu.
Interrogé par Emmanuel Vivier, co-fondateur du Hub Institute, Sophie Yannicopoulos a dressé un panorama des enjeux à venir des décideurs du marketing et du digital dans la mise en place de leurs stratégies consommateurs et clients. Elle a rappelé tout d’abord que les socles technologiques de gestion des données étaient désormais bien en place dans la plupart des entreprises. « L’enjeu maintenant est d’activer les données » a t-elle souligné. « Et pour que cette activation fonctionne il est nécessaire de personnaliser la relation par la personnalisation des contenus » a t-elle expliqué. Pour Adobe cela correspond d’ailleurs à la demande actuelle des entreprises qui selon sa dernière étude estime que la production de contenu par les entreprises dans les contenus sera multipliée par 20 grâce notamment à l’aide de l’IA générative
Depuis le lancement de ChatGPT, le leader mondial des contenus créatifs a fortement réagi. Adobe vient notamment d’annoncer la disponibilité de la V2 de Firefly et à intégré l’IA générative dans toutes ces solutions afin qu’elle puisse être utilisée tout le long du processus de création des campagnes de créatifs.
Pour la directrice générale d’Adobe France cette explosion attendue des contenus créatifs au service de la personnalisation publicitaire ou marketing doit être accompagnée dans trois domaines : la traçabilité, la responsabilité et la transparence. Très actif sur le plan réglementaire, Adobe milite pour la création de normes mondiales dans la reconnaissance des droits d’auteurs. Adobe a co-fondé le C2PA une organisation travaillant dans le développement d’une norme ouverte et mondiale pour le partage de ces informations sur tous les environnements créatifs. Toujours dans cette logique de prouver l’authenticité des contenus Adobe a également lancé Content Credential une solution d’authentification.
La vision de L’Oréal des Echos & Le Parisien et de la BPCE sur les enjeux liés à l’IA
Du coté des clients les freins à une adoption massive de l’IA restent encore nombreux. Pour Nathalie Victoria, Chief Experience Customer de L’Oréal, il est trés important de maîtriser dans les entreprises « l’IA shadow » produite et non contrôlée au regard des enjeux de marketing responsable souhaités par une entreprise comme l’Oréal. « On doit aussi se poser la question environnementale de l’usage de l’IA dont l’impact carbone est bien supérieur aux autres technologies » a-t-elle aussi souligné. Pour Violette Chomier, CDO du groupe les Echos & Le Parisien » l’IA est un formidable outil de productivité nécessitant une régulation accrue sur les contenus ». Enfin, pour Luc Barnaud, CDO de la BPCE, « l’IA générative est un processus d’automatisation qui doit être maitrisé par les usages ». Au sein de la BPCE la division IA & Data développe des projets pour le compte des métiers. « C’est eux qui sont à même de mesurer les gains et les limites de ces technologies » a-t-il expliqué