Entretien avec Stanislas di Vittorio, fondateur de Wizaly, sur les enjeux à venir du marché Adtech en matière de cookies tiers, intérêt des solutions de collecte de données sur le consentement et usages de l’IA.
DigitalCMO – Vous proposez une solution adtech combinant tous les points de contact clients. Pouvez-vous expliquer votre positionnement ? Quel va être également le changement d’approche lié aux annonces de Google ou Apple sur les cookies tiers ?
Stanislas di Vittorio – La plateforme Wizaly utilise l’intelligence artificielle pour analyser le rôle de chaque interaction entre un client ou prospect et une marque afin de déterminer l’impact de cette interaction dans l’acquisition d’un nouveau client (ou l’upsell, ou la fidélisation d’un client existant). Ces interactions peuvent être gratuites, comme le trafic direct, le SEO ou le CRM, payantes comme la publicité online (search, réseaux sociaux, display, video, affiliation….) ou offline (TV, radio). Cela permet de mesurer le rôle de chaque point de touche, ses interactions avec les autres points de touche, sa contribution à la conversion, et, in fine, le Retour sur Investissement de chaque campagne publicitaire et chaque source publicitaire.
La disparition des cookies tiers va rendre la traçabilité des interactions entre un internaute et une bannière plus complexe. Ceci dit, ce n’est pas un phénomène nouveau puisque les walled garden (qui regroupent pour l’essentiel les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, Linkedin ou encore YouTube) refusent déjà les cookies tiers, et représentent plus de 90% du marché du display. Wizaly devra donc utiliser des approches statistiques pour prendre en compte l’impact des bannières après la disparition des cookies tiers. Nous avons déjà développé des algorithmes dédiés aux réseaux sociaux, qui tournent en production sur nos serveurs, et nous adapterons ces algorithmes dans le cas des bannières.
DigitaCMO – Vous venez d’annoncer une plateforme reconnue par la CNIL sur la gestion des consentements, comment fonctionne-t-elle ?
Stanislas di Vittorio – La CNIL a défini il y a plusieurs mois les modalités d’application de la collecte du consentement des internautes en matière de cookies, et ce que les outils d’analytics pouvaient collecter comme informations personnelles au titre de l’intérêt légitime lorsque l’internaute refusait son consentement.
Notre plateforme applique les directives de la CNIL et différencie la collecte de données personnelles suivant que l’internaute a donné ou non son consentement. Comme les données collectées sont moins riches en cas de refus de consentement, notre plateforme utilise des algorithmes sophistiqués pour extrapoler à 100% des visiteurs les analyses basées sur les données collectées de façon à fournir à nos clients la vision la plus juste possible de leur performance et de l’origine et la navigation des internautes sur leur site.
DigitalCMO – Comment voyez-vous évoluer à moyen terme le marché des plateformes adtech ? Une convergence avec des spécialistes de l’IA liée à la data n’est-elle pas la prochaine étape de développement de ce marché ?
Stanislas di Vittorio – Le monde des plateformes adtech est un monde assez hétéroclite, avec des plateformes d’analytics on-site, d’attribution, d’A/B testing, de dashboarding, d’analyse ROPO, d’analyse des media offline sur le online, de segmentation et d’analyse de cohortes, d’optimisation de CRM. Certaines plateformes ou certaines suites peuvent d’ailleurs regrouper plusieurs des fonctionnalités énumérées ci-dessus. Ceci étant dit, elles ont toutes pour point commun de collecter, de structurer et d’analyser des données, et dans beaucoup de cas, l’I.A ou plus précisément les algorithmes de machine learning sont souvent un vecteur d’analyse supérieur à ce qui existait auparavant. Donc oui, l’I.A. a et aura de plus en plus un impact important sur ce secteur.