Avec la montée en puissance du digital toutes les entreprises ont entrepris de renforcer leurs équipes dans ce domaine et notamment leurs compétences en e-commerce.
Pour les recruteurs et notamment Christophe Morel d’Arleux du cabinet Chantal Baudron SA, il devient nécessaire, dans l’après-crise, de dépasser le stade du recrutement d’un simple CDO (Chief Digital Officer) et de miser sur des profils capables d’irriguer toutes les strates de l’entreprise.
Christophe Morel d’Arleux nous livre dans cette tribune sa vision du recrutement dans le digital.
A la faveur d’une mission de chasse pour un poste de CDO menée récemment pour une grande enseigne internationale, j’ai contacté plusieurs dizaines de directeurs digitaux au sein de retailers de tous secteurs avec plusieurs centaines de magasins en Europe.
La terminologie CDO n’étant d’ailleurs pas la plus appropriée pour cette mission, il s’agissait surtout d’un directeur e-commerce en charge du site web marchand et des ventes Internet. Un profil que tout le monde semble rechercher désormais.
Interrogés sur leurs compétences, les candidats mettaient en avant des croissances à deux chiffres pour leurs ventes en ligne, insistaient sur des objectifs de chiffre d’affaires où l’e-commerce allait peser plus de 25% du CA global à court terme. Et surtout ils mettaient en avant leurs compétences dans le choix des technologies sans cesse innovantes avec le renouvellement régulier des plateformes ainsi que l’utilisation de la donnée comme levier d’accélération de leurs activités.
Dans beaucoup de cas, ces candidats avaient aussi commencé à travailler sur la digitalisation des magasins physiques à travers la mise en place d’espaces clients et le lancement de programmes de fidélité.
En revanche, très peu avaient commencé à réfléchir au monde hybride dans lequel la crise sanitaire a projeté les entreprises.
La fin du CDO et la recherche d’un nouveau leadership digital
Alors que selon de nombreuses études la réalité d’un monde hybride mêlant digital et magasins tend à se dégager, les entreprises ont décidé de faire évoluer leurs recrutements digitaux.
Premier constat : les entreprises ne recherchent plus un CDO mais des managers capables d’insuffler le souffle de transformation digitale dans tous les départements de l’entreprise. Ce nouveau responsable digital, que l’on ne doit plus appeler CDO, n’aura pas comme seule mission le développement de l’e-commerce mais la responsabilité de faciliter le passage de l’entreprise dans un monde hybride. A la rigueur, le CDO va devenir une fonction support pour aider les fonctions régaliennes et historiques de l’entreprise à toujours intégrer le digital dans leur stratégie, leurs opérations.
Sa vision doit être globale et son leadership doit influer sur l’ensemble des départements : marketing, RH, supply, commerce. Le CDO devient donc un directeur du phygital. Un néologisme pas très beau à ce stade mais qui traduit bien sa fonction et le besoin actuel des entreprises en matière de transformation digitale.
En attendant qu’on lui trouve un nom plus opérationnel et plus attractif, toutes les entreprises ont pour mission de redéfinir la mission de leurs responsables digitaux dans ce cadre et sans doute de rechercher de nouvelles compétences capables d’influencer et d’irriguer leur vision vers tous les départements opérationnels de l’entreprise.
Afin que chacun devienne bien sûr son propre directeur de la transformation digitale.
Par Christophe Morel D’Arleux
Christophe Morel d’Arleux intervient dans le monde du recrutement depuis plus d’une vingtaine d’année. Il opère aujourd’hui au sein du Cabinet Chantal Baudron SA.
Photo d’illustration : PHOTO BY SHVETS PRODUCTION ON PEXELS