Le numéro 1 mondial de la grande distribution est prêt à investir plus de 12 milliards de dollars (près de 10 Mds€) pour prendre une part majoritaire dans le site de e-commerce indien Flipkart. Pourquoi ?
Parce que Walmart sait que son leadership sur la grande distribution n’est pas éternel. Bien sûr, le n°1 mondial pourrait se rassurer en se rappelant que son chiffre d’affaires (près de 486 milliards de dollars en 2016) est plus de quatre fois supérieur à celui de ses deux poursuivants (Costco Wholesale et The Kroger font chacun moins de 120 milliards $). S’il veut s’inquiéter, il notera que sur les 10 premières enseignes du classement de 2001, 6 ont été « éjectées » (le Français Carrefour, n°2 en 2001, n’était plus que 9ème en 2016, voir notre article). Parmi les « nouveaux entrants » du Top 10, on remarque notamment la présence d’Amazon, désormais 6ème enseigne au niveau mondial, devant Carrefour.
Dans les faits, Walmart débourse ces 12 milliards de dollars (pour devenir l’actionnaire majoritaire, mais pas le seul) pour contrer l’offensive d’Amazon, dont la présence à l’international est supérieure à celle de Walmart, très bien implanté aux Etats-Unis).
La stratégie de Walmart est également expliquée par l’analyse du potentiel de développement des marchés. Celui de l’Inde est à l’aune de ses 1,3 milliard d’habitants (20 fois la France). Selon la banque Morgan Stanley, le marché indien devrait peser plus de 200 milliards de dollars d’ici 2028. Cela mérite d’investir 12 Mds$. Il faut rappeler que Walmart a d’ores et déjà 21 points de vente en Inde (Flipkart ne fairt « que » du e-commerce, mais sa part de marché serait supérieure à 40%, tandis que Walmart s’est lancé dans le e-commerce voici 18 ans, sans rencontrer le succès escompté).
De son côté, Amazon se focalise en ce moment sur la « vieille Europe », notamment en passant un accord avec Monoprix (là encore, voir notre article).
Pascal Boiron, Digital CMO