Facebook a annoncé qu’il changeait de nom et devenait Meta. Dans une conférence Mark Zuckerberg a jugé que ce nouveau nom, qui signifie en grec » au delà », donne un cap à sa société pour de nouveaux développements. Il y a cependant d’autres raisons au changement de nom de Facebook.
Pourquoi donc Facebook change de nom ? Dans sa conférence Mark Zuckerberg a insisté sur la nécessité de donner une nouvelle impulsion à sa société dans de nouveaux domaines. Facebook communique notamment beaucoup sur le Metaverse, un concept qui englobe plusieurs usages à venir grâce à la réalité virtuelle.
Pour Laurent Solly, directeur général France de Facebook, interrogé sur Europe1 « le Metaverse est la nouvelle étape nécessaire au développement d’internet pour répondre aux enjeux de la digitalisation sociale ».
Facebook, qui a déjà mis un pied dans ce domaine avec le rachat de Oculus, compte investir pour les cinq prochaines années 10 milliards de dollars et embaucher 10 000 personnes pour développer ses solutions.
L’autre vraie raison : anticiper d’éventuelles mesures anti-trust.
Il y a bien sur d’autres raisons à ce changement de nom. La première est que Facebook souhaite indiquer aux investisseurs que sa société sera dans le futur moins dépendante des revenus publicitaires qui représentent actuellement 97,2 % de son chiffre d’affaires.
Facebook qui a enregistré une croissance 33 % de ses revenus sur son troisième trimestre fiscal est plus dépendant que les autres GAFA des aléas du marché publicitaire. Le réseau social, contrairement à Amazon, Apple ou Google, n’est pas présent dans le Cloud ou les applications de télétravail, qui représentent une part de plus en plus importantes de leurs résultats.
Par ailleurs, largement dominateur sur le marché des réseaux sociaux, Facebook devra affronter dans l’avenir la concurrence de nouveaux acteurs comme TikTok, lancé récemment commercialement en France, mais aussi réseaux sociaux plus communautaires à l’image de Spac lancé par Donald Trump.
La seconde raison, et c’est sans doute la plus importante, est liée aux pressions anti trust actuelles des autorités américaines sur Facebook et sur les autres GAFA.
Google, en devenant Alphabe,t a indiqué aux régulateurs qu’il était une entreprise diversifiée.En devenant Meta, Facebook délivre le même message aux autorité de régulation du président Biden. Cela suffira-t-il à éviter des mesures anti-trust ? C’est difficile à dire tant le réseau social cristallise de craintes politiques et économiques en matière d’influence.
Avec son projet de digitalisation sociale Facebook va de nouveaux attiser les craintes d’une influence encore plus grande. Vouloir réguler par le digital les relations sociales sans en tirer bénéfice sera un nouveau défi pour la nouvelle société de Mark Zuckerberg.