Sans surprise au regard des usages croissants de l’informatique et du digital en France, leurs empreintes carbones devraient doubler à l’horizon 2040 si rien n’est fait. Selon le rapport de l’Ademe et de l’Arcep qui mesure aussi la consommation abiotique (les ressources nécessaires à leur fabrication) et électriques de ces secteurs, l’empreinte carbone est majoritairement liée à la fabrication et usage des terminaux et par les serveurs de données. L’allongement de la durée de vie des équipements, leur réparabilité et leur consommation électrique vont devenir des arguments de vente et de marketing de plus en plus incontournables.
L’empreinte carbone générée par un an de consommation de biens et services du numérique en France représente actuellement 2,5 % du total de l’empreinte carbone annuelle de la France soit 16,9 Mt CO2 eq.17. Cette empreinte correspond à 253 kg CO2 eq. par an et par Français précise le rapport.
La consommation électrique annuelle induite par les biens et services numériques en France est de 48,7 TWh soit l’équivalent d’environ 10 % de la consommation électrique annuelle française.
Toujours selon cette étude, l’empreinte carbone du numérique est majoritairement liée aux terminaux (qui pèsent pour 79 % de l’empreinte, suivis par les centres de données (plus de 16 %) puis les réseaux (autour de 5 %)). La phase de fabrication des équipements (terminaux, serveurs, box,…) représente 78 % du total alors que la phase d’utilisation représente 21 %.
Dans ses conclusions, les rapporteurs de cette étude soulignent la nécessité de développer des politiques privées et publiques autour de l’allongement de la durée de vie des équipements, leur réparabilité et bien sur leur fabrication afin de diminuer leur consommation abiotique. Une tendance qui a bien été comprise par de nombreuses startups et les investisseurs à commencer par Back Market qui a annoncé une levée de fonds record de 450 M€.
Selon le rapport de l’Ademe et de l’Arcep le numérique représenterait aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES)3 dans le monde et 2 % de l’empreinte carbone4 au niveau national (phases de fabrication et d’utilisation comprises). En outre, selon cette étude, très complète, qui cite un rapport sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat, l’empreinte carbone du secteur IT et Digital pourrait augmenter de manière significative si rien n’est fait pour la limiter : + 60 % d’ici à 2040 soit 6,7 % de l’empreinte carbone nationale.