Oracle compte faire évoluer son image et mise sur les startups pour accélérer ce changement. Entretien avec Reggie Bradford, Senior Vice President Startup Accelerator, à l’occasion de l’Oracle Innovation Executive Summit, qui a eu lieu le 11 avril 2018 à Paris, à la Station F.
- Quels sont les priorités d’Oracle pour ce programme startups en 2018 ?
Reggie Bradford : Pour cette deuxième édition – dont les candidatures pour la France sont ouvertes jusqu’au 30 avril – nous recherchons à nouveau des startups qui ont une certaine maturité (un produit fiable, des références clients, un modèle économique viable…) et qui proposent des solutions qui complètent le portefeuille des technologies et des applications d’Oracle.
Les sujets phares sur lesquels nous souhaitons travailler avec les startups candidates sont les mêmes que ceux qui intéressent nos clients corporate : la blockchain ou encore l’intelligence artificielle pour les plus novateurs, mais également la transformation digitale au sens large pour l’ensemble des entreprises. Parmi les sujets que nous suivons de près en 2018, on peut citer la fintech, l’healthtech, le digital marketing ou l’industry 4.0. Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive.
- Quelle est votre légitimité pour porter de telles ambitions ?
Reggie Bradford : Je suis un responsable marketing digital qui a le vécu d’un “serial entrepreneur”. J’ai créé et revendu trois sociétés, dont la dernière à Oracle dans le domaine des réseaux sociaux. Si j’ai rejoint ce poste au sein d’Oracle, c’est notamment parce que j’ai une forte expérience de l’écosystème de la Silicon Valley. mais l’ambition d’Oracle est d’intégrer des sociétés de toute la planète. En France – comme on peut le voir sur le campus de Station F – la dynamique des startups est l’une des plus fortes du monde. C’est bien pourquoi nous y a organisé cet événement “Innovative Executive Summit”.
– Où en est actuellement le programme ?
Reggie Bradford : L’initiative startups d’Oracle se structure au fil de son rapide développement. Plus de 400 startups se sont présentées l’année dernière dans les différents accélérateurs et d’autres besoins ont émergé.
En février dernier, Oracle a confirmé son engagement en annonçant l’ouverture d’un accélérateur supplémentaire à Austin (Texas), ainsi que le lancement d’un programme non résidentiel réservé aux startups en hypercroissance. Le nouveau programme se nomme “Oracle Global Startup Ecosystem” et compte déjà quelques beaux succès.
– Comment le programme “Startup Accelerator” d’Oracle peut changer son image de fournisseur IT “traditionnel” ?
Reggie Bradford : Ce programme est un accélérateur pour les startups mais aussi pour Oracle. En effet, en 6 mois, nous devons comprendre les besoins business et technologiques de nos startups, trouver des solutions grâce à l’intervention d’experts (sur le financement, le business model, le RGPD, la haute disponibilité, etc.), puis travailler à leur implémentation. Cela nécessite qu’Oracle soit plus agile, plus efficace et fournisse une expérience startup (client) optimale. Si ces jeunes entreprises sont satisfaites, alors elles deviennent nos meilleurs ambassadeurs et témoignent naturellement de notre capacité à répondre aux attentes de nos clients. Cela permet d’affirmer arguments à l’aapui que notre offre Cloud, l’une des plus complètes du marché avec les volets SaaS, IaaS et PaaS, est technologiquement pertinente et innovante, sur tout le spectre des besoins de nos clients dans le digital.
– Quelles sont les prochaines étapes de ce programme ?
Reggie Bradford : Notre programme “Start-Up Scale Up” s’appelle ainsi parce que l’idée est de générer du business dans le cloud entre les start-up que nous accompagnons et nos clients. Pour nous, la prochaine étape est de valider que que la croissance et la rentabilité sont augmentées et accélérées par rapport au options de type “croissance interne” ou et “levées de fonds traditionnelles”. Notre programme n’est pas un programme de financement classique avec incubation et mise à disposition de ressources des technologies Oracle. Comme le rappelle notre CEO, Safra A. Catz, la technologie est aujourd’hui illimitée, avec des prix décroissants. Cela rend l’utilisation de l’IT illimité pour de nouveaux usages.
Propos recueillis par la Rédaction, Digital CMO