Sendinblue vient de lever 30 millions d’euros auprès de Partech Ventures alors qu’il affirmait il y a un an que l’entreprise n’envisageait pas de levée de fonds (voir l’article). A quoi cet apport va-t-il servir ? Les réponses d’Armand Thiberge, Pdg et fondateur de Sendinblue.
- Quels sont les objectifs visés par Sendinblue avec cette levée de fonds de 30 millions d’euros ?
Armand Thiberge : Il y en a au moins trois. Le premier est d’accélérer le développement de nouvelles briques technologiques à nos solutions de marketing, notamment dans le domaine du display, qu’il s’agisse des réseaux sociaux ou de la vidéo. Il faut savoir que Sendinblue n’a pas de commerciaux et focalise ses investissements sur ses technologies, qui se vendent “toutes seules” ou sont préconisées par des partenaires. Les deux autres grands objectifs sont logiquement liés à cette stratégie : d’une part, nous recruterons une centaine de personnes d’ici fin 2018, ce qui va plus que doubler notre effectif*; d’autre part, nous allons développer de nouveaux partenariats. Jusqu’à présent, nos solutions pour les PME étaient centrée sur la fidélisation des clients. Avec l’ajout de cette brique “display”, nous allons proposer de nouveaux outils dédiés à l’acquisition. Depuis notre création en 2012, nous avons eu une croissance moyenne supérieure à 100% : cette levée de fonds de 30 millions d’euros va nous permettre de conserver ce rythme et de rester rentables.
- Allez-vous ouvrir de nouvelles implantations ?
Armand Thiberge : Non, ce n’est pas prévu. Nous allons développer nos trois implantations actuelles, c’est-à-dire Paris, Noida en Inde et surtout Seattle aux Etats-Unis, mais nous ne prévoyons pas d’ouvrir de nouveaux bureaux pour l’instant. Quant à la commercialisation de nos nouvelles technologies, elle va débuter dès la fin 2017 et être intégrée à l’ensemble de nos offres courant 2018.
- L’an dernier à la même époque, vous esitmiez qu’il était important de proposer de nouveaux indicateurs aux PME afin de démontrer le retour sur investissement du marketing : où en êtes-vous ?
Armand Thiberge : Le développement de la nouvelle brique display est une partie de la réponse, car il permet d’accéder à un nombre d’indicateurs plus nombreux. Les campagnes “display” sont logiquement payantes, mais elles offrent une plus grandes visibilité et se traduisent très vite par l’acquisition de nouveaux clients. D’une manière générale, la tendance forte que nous identifions pour le marketing en 2018 est que les TPE et les PME sont désormais suffisamment matures pour avoir comme les grandes entreprises une approche multicanal.
Propos recueillis par Julien Corti, Digital CMO
* 90 personnes en septembre 2017