Favori des sondages avant le premier tour de la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé a développé un programme sur le thème du numérique en 108 propositions. Comme nous l’avons fait pour François Fillon, voici les 9 points clés du programme d’Alain Juppé concernant le digital.
Alain Juppé souhaite que les enfants soient davantage sensibilisés « aux logiques de la programmation », point sur lequel il est d’accord avec l’autre candidat finaliste de la primaire de la droite et du centre.
En ce qui concerne l’organisation de l’Etat, Alain Juppé préconise la nomination d’un Chief Digital Officer des services publics (François Fillon parle d’un poste de « haut commissaire à la transformation numérique »). Dans les deux cas, on constate qu’un tel poste existe d’ores et déjà : il est occupé par Henri Verdier, classé comme le CDO le plus influent de France par Brandwatch. Au sujet de l’open data, Alain Juppé défend l’idée que les services publics puissent adopter une logique commerciale pour l’open data. Une autre mesure phare serait la création d’un « cabinet de la société civile ». Consultatif mais reportant directement au Président de la République, il serait composé d’une quinzaine de personnes « de moins de 40 ans ».
Financer par l’assurance vie les entreprises qui innovent
Pour ce qui relève du financement de l’innovation, Alain Juppé propose que l’Etat puisse prendre en charge pendant une durée limitée une partie des coûts de la transformation numérique. Cette proposition n’est toutefois pas chiffrée. Il propose par ailleurs de sanctuariser le Crédit d’Impôt Recherche et de préserver son fonctionnement.
Côté startups, il souhaite qu’elles soient davantage financées par l’assurance vie, qu’un équivalent européen du NASDAQ étasunien soit créé sur le Vieux-Continent et que les « jeunes entreprises innovantes européennes » bénéficient toutes d’un même statut, mais les avantages liés à ce statut ne sont pas précisés. Dans ces domaines, Alain Juppé s’inspire et cite le dispositif allemand « Manaufacturing 4.0 » (tandis que François Fillon fait essentiellement référence au « Enterprise Investment Scheme » du Royaume-Uni).
Maintenir le régime de l’auto-entrepreneur
Non seulement Alain Juppé préconise un maintien du régime de l’auto-entrepreneur, mais il estime qu’il peut favoriser le développement du numérique. Il propose dans ce cadre la création simplifiée des contrats de travail, dite « en trois clics ».
Pour la sécurité informatique, il estime qu’il est impératif de créer une structure paneuropéenne dédiée, fonctionnant sur le modèle de l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes Informatiques (ANSSI) française.
Numérique à Bordeaux : le solide bilan de Juppé
En fonctions de leurs affinités, les plus critiques pourront estimer que les propositions d’Alain Juppé restent plus vagues. Il a cependant a son actif d’avoir réuni la quasi-totalité des acteurs du numérique à Bordeaux et dans l’agglomération, soutenu en cela aussi bien par la gauche que par la droite. La dynamique engagée à Bordeaux autour de la French Tech est parlante sur Twitter : la 8ème ville de province (en nombre d’habitants de la commune) et la 1ère en nombre de followers (plus de 12 000, soit plus du double de Lille ou Marseille).
La rédaction