La Caisse d’Epargne a lancé voici tout juste un an le dispositif NéoBusiness, destiné aux entreprises innovantes. Quel est le bilan ? Les réponses d’Isabelle Brouté, Directeur Marché Entreprises de Caisse d’Epargne, en amont de la conférence du 17 janvier 2017, qui présentera également les perspectives de développement de NéoBusiness.
- Avec NéoBusiness, la Caisse d’Epargne dispose d’une offre dédiée aux startups. Quels sont les principaux objectifs de NéoBusiness ?
Isabelle Brouté : Je veux tout d’abord préciser que NéoBusiness a été conçu pour l’ensemble des entreprises innovantes. Parmi elles, il y a bien sûr des startups, mais il y a également des entreprises installées, qui misent sur l’innovation et mettent en place un business model disruptif. Cela étant dit, nous avons identifié trois priorités. Tout d’abord, il faut renforcer le haut de bilan des entreprises innovantes, c’est-à-dire leurs fonds propres. Nous le faisons au travers de nos structures régionales de capital investissement ou via notre filiale Seventure. Nous avons également mis en place un partenariat dans le domaine du crowdfunding avec Happy Capital.
Autre point : depuis avril 2016, nous proposons un « prêt innovation » spécifique, en association avec le Fond Européen d’Investissement (ndlr : FEI). Ce qui nous permet de financer des projets jusqu’à 7,5 millions d’euros, avec une contre-garantie du FEI qui peut atteindre 50% des montants.
Enfin, les 17 Caisses d’Epargne régionales, proches de leur territoire et des entreprises locales, créent des incubateurs ou passent des partenariats avec des incubateurs régionaux. C’est par exemple le cas de la Caisse d’Epargne Rhône Alpes qui a ouvert son incubateur, le B612 à Lyon, dont le nom fait référence à l’astéroïde du Petit Prince d’Antoine de Saint Exupéry.
- Les chargés d’affaires ont-ils été formés pour proposer ces services ?
Isabelle Brouté : On compte aujourd’hui 320 chargés d’affaires dédiés aux entreprises dans les 17 Caisses d’Epargne. Au cours de cette première année, 50 d’entre eux ont été formés, durant trois jours, à l’accompagnement des start-ups et des entreprises qui innovent. Cette première année d’existence a été consacrée à la mise en place de ces différents dispositifs. Ce démarrage a également conforté notre conviction qu’il faut avoir une vision large de l’innovation. Elle concerne tous les secteurs d’activité, et pas uniquement les FinTech.
- Accordez-vous aux entreprises innovantes des facilités que vous n’accordez pas aux autres ?
Isabelle Brouté : Ce n’est pas le but. Nous nous intéressons moins aux « facilités » qu’à l’adoption d’une grille de lecture spécifique. C’est un travail que nous menons avec les directions des engagements. Concrètement, il s’agit de se prononcer sur un potentiel et pas sur des résultats passés. C’est un changement de paradigme. Pour cela, il faut notamment aller au-delà de l’analyse du business plan. Elle reste indispensable mais elle doit être complétée par la connaissance des porteurs de projet, l’évaluation de l’innovation et de son marché, etc. Au final, le principal indicateur permettant d’évaluer les performances de NéoBusiness à partir de 2017 sera le nombre de projets accompagnés.
Propos recueillis par Pascal Boiron, Digital CMO